13m28 **
Collectif. Manolosanctis, 24 €, le 1er juillet 2010.
Le projet était novateur, ambitieux, et un peu fou, il faut bien l’avouer. À partir de quelques planches signées RaphaëlB., mises en ligne par Manolosanctis, les auteurs-internautes étaient invités à créer une suite, un flash-back, une digression, une histoire en lien avec celle de départ. Les meilleurs récits, ou en tout cas ceux qui pourraient être utilisés pour former un tout cohérent, seraient retenus pour composer un gros album collectif. Le projet est allé jusqu’au bout, c’est remarquable, mais le résultat est un peu en-deçà des attentes.
Le pitch, excitant : une soirée entre amis, autour de Boris, jeune chercheur de retour à Paris, se finit sous l’eau. Littéralement, car d’un coup, l’eau est mystérieusement montée à une hauteur de 13m28 (4 étages), noyant la capitale. Et d’étranges monstres peuplent cette onde trouble… À partir de là, tous les auteurs retenus ici, qui ont été plus ou moins dirigés par RaphaëlB. et l’équipe de Manolosanctis, et qui se sont souvent concertés entre eux, tissent tantôt des récits de survie, tantôt des flash-backs amorçant une explication au phénomène, tantôt des à-côtés délirants. L’ensemble, intrinsèquement hétéroclite, compose une histoire à peu près cohérente, mais qui n’exploite que très peu les pistes lancées ici ou là par les participants. Graphiquement, c’est inégal, mais globalement plaisant.
Même si 13m28 ne constitue pas, en soi, un très bon album, l’expérience créative valait la peine d’être tentée. Pour une prochaine, il faudra sans doute un dispositif plus contraignant, à l’image par exemple de ce qu’avaient imaginé Ruppert et Mulot pour leur Maison close.
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