15 BD pour les vacances
Que lire en vacances cet été ? Comme chaque année (voir nos choix 2010 et 2011, ils sont toujours valables!), BoDoï vous propose sa sélection estivale, pas forcément les meilleurs albums de cette première moitié d’année, mais des bandes dessinées bien de saison. Des titres tantôt rafraîchissant, tantôt sexy, de longs albums pour réfléchir ou de courtes séries pour se détendre. Bref, quinze BD de tous genres, parmi lesquelles vous trouverez certainement votre bonheur. Bonne lecture et bel été sur BoDoï !
Aquatique
En silence. Par Audrey Spiry. Casterman/KSTR, 16 €.
Voici une des plus belles révélations de ce premier semestre 2012, et qui correspond tout à fait à notre thème estival. On y suit une jeune femme et son compagnon participer à une journée canyoning, avec un petit groupe, dans un torrent magnifique et étrange, qui semble posséder sa propre personnalité. Une force surnaturelle qui amènera les personnages à révéler leurs peurs enfouies et leurs aspirations profondes… Coup d’essai et coup de maître pour ce premier album à l’aisance graphique insolente et à la grande maîtrise narrative. À ne pas manquer. Lire la critique. |
Écologique
Saison brune. Par Philippe Squarzoni. Delcourt, 29,95 €.
Ce n’est pas parce que c’est l’été qu’il faut nécessairement débrancher son cerveau. Les congés, ça sert aussi à se poser et prendre le temps de comprendre des choses un poil complexes. Rien de tel alors que d’appréhender le réchauffement climatique avec l’auteur engagé Philippe Squarzoni qui, sur 500 pages, enquête avec minutie et inquiétude sur un phénomène planétaire aux conséquences désastreuses. Un chef d’oeuvre de documentaire dessiné, à lire absolument. Au risque de se miner un peu le moral… Lire la critique et l’interview de l’auteur. |
Super-héroïque
Wonder Woman, Batman, etc. Par Brian Azzarello, Cliff Chiang, Scott Snyder, Greg Capullo… Urban Comics, 15 €.
Depuis janvier dernier, les titres du géant américain DC Comics sont publiés par Urban Comics, nouvelle branche de Média Participations dédiée à la BD US. Les nouvelles éditions de classiques ou de séries en cours pleuvent donc de mois en mois, dans de belles éditions cartonnées. L’occasion de (re)découvrir dans de bonnes conditions le catalogue de DC, et notamment le « relaunch » de ses principales séries amorcé à l’automne dernier. Avec, par exemple, un Batman vraiment chouette, du Green Lantern et Justice League (pour les fans les plus hardcore), et une très séduisante Wonder Woman, bien emballée par Azzarello et Chiang, dans un récit sans esbroufe mêlant intelligemment mythologie antique et feuilleton héroïque moderne. Ça mérite le coup d’oeil ! Achetez Wonder Woman T1 sur Fnac.com |
Politique
Campagne présidentielle. Par Mathieu Sapin. Dargaud, 14,99 €.
Il a trouvé son créneau, Mathieu Sapin. Après avoir réalisé des carnets de tournage sur le film Gainsbourg de Joan Sfar et un reportage au long cours au sein de la rédaction de Libération, le voilà qui colle aux basques du candidat socialiste à l’élection présidentielle, élu depuis à la fonction suprême. S’il ne révèle rien de vraiment inédit ou croustillant sur un politicien tellement « normal », Mathieu Sapin a l’art de mettre en scène avec humour les anecdotes les plus banales du quotidien, et donne quelques clés (à destination des novices) pour mieux comprendre comment se construit une campagne, principalement dans son volet médiatique. Car finalement, ces « 200 jours dans les pas du candidat François Hollande » l’ont aussi beaucoup été auprès des journalistes politiques qui suivaient le futur président. |
Drolatique
Le Jeu vidéo / La Famille / L’Amour. Bastien Vivès. Delcourt/Shampooing, 9,95 €.
Format idéal pour lire sur la plage, dans le train ou emporter en randonnée, ces petits bouquins de Bastien Vivès regroupent, sous différentes thématiques, des strips publiés sur son blog. Fort d’une aisance naturelle à dessiner les postures et la gestuelle, l’auteur se contente ici de multiplier les mêmes dessins (ou presque) pour une même séquence. Mais alors, il se lâche dans les thèmes et les dialogues, adoptant un ton délibérément vulgaire, prétentieux ou misogyne, qui fait souvent hurler de rire. Humour geek, mise en abîme et situations absurdes revisitent les traditionnelles blagues de couple et autres gags pour lectorat dit « familial ». Et ça fait un bien fou. |
Érotique
Chambre 121 – l’intégrale. Par Igor et Boccère. Dynamite, 16,50 €.
Quand on loge à l’hôtel durant les vacances, on ne pense pas toujours à ceux qui y travaillent, nettoient les chambres, servent les repas, répondent à tous nos caprices. Mais il y en a qui ont une place en or: c’est le cas du héros de cette série de courtes nouvelles érotiques, qui vous fera voir d’un autre oeil le « room service »… Une voix off pleine d’humour, un dessin soigné et avenant, des situations chaudes et variées, ainsi que quelques petits détours par la plage qui ne gâchent rien, voilà le menu de cette excellente série cochonne, à déguster enfin en intégrale (et entre adultes). |
Antique
Thermae Romae #1-3. Par Mari Yamazaki. Sakka, 7,50 €.
Rassurez-vous, cette moiteur soudaine autour de vous ne vient pas d’un brusque réchauffement climatique brutal (dans le cas contraire, remontez de 5 cases), ni d’un vent tropical sur votre bungalow en Bretagne. Non, c’est celle qui émane des bains de ce manga atypique : Mari Yamazaki y met en scène un architecte antique transporté dans le Japon du XXIe siècle et qui, comme tout Romain qui se respecte, va régulièrement visiter les bains publics. Une série en 4 volumes (3 parus) instructive et drôle, généreuse comme un bon bain chaud l’hiver, revigorante comme une douche fraîche en pleine canicule. |
Intergalactique
Pourquoi j’ai voulu détruire ce monde. Par Bicargo. Ankama, 15,90 €.
L’album de Bicargo (que l’on avait découvert aux côtés de Run sur Mutafukaz #0) est une des plus chouettes réussites graphiques de 2012. Un album léché, aux couleurs, trames et transparences parfaites et originales. Le tout au service d’une quête initiatique et romantique dans un univers futuriste (mais tel qu’on l’imaginait dans les années 70) : Deirdre, née dans une station orbitale, fait un voyage sur Terre, berceau de l’humanité, pour y rejoindre Karl, avec qui elle n’a que des échanges épistolaires. De déceptions en galère financière, de petites joies en explosion de rage, elle va découvrir un monde dur, celui des Terriens et surtout… celui des adultes. Lire la critique. |
Énigmatique
La Mémoire de l’eau #1-2. Par Valérie Vernay et Mathieu Reynès. Dupuis, 11,95 €.
Une maison en bord de mer, en face du phare et dominant la baie. Parfait pour les vacances ! Et si c’était pour toute l’année ? Et si Marion et sa maman s’installaient définitivement dans cette vieille demeure familiale ? Génial ! Sauf qu’un mystère plane sur cet environnement marin, tour à tour attirant et inquiétant, entre secrets de famille et irruption du surnaturel. Avec une belle économie de moyens et une vraie justesse dans le ton, les deux auteurs produisent là un très joli diptyque, sincère, touchant et tous publics. Lire la critique du tome 1. |
Mathématique
Contes et décomptes. Par Étienne Lécroart. L’Association, 19 €.
Actif membre de l’OuBaPo (Ouvroir de Bande dessinée Potentiel), Étienne Lécroart compose des bandes dessinées un peu folles à partir de contraintes formelles (histoires à lire dans tous sens, BD à plier, etc.). Ici, il relève plusieurs défis : une histoire d’une poignée de cases mais agencée selon un chemin prédéfini; une BD infinie dont les cases vont en s’amenuisant; un carré magique, etc. C’est impressionnant, pas toujours compréhensible au premier abord, mais franchement bluffant. Et le talent de Lécroart à prendre à bras-le-corps ces enjeux mathématiques ne l’écarte pas d’une vraie sensibilité, puisque – et c’est assez rare dans son oeuvre – il parle aussi de lui-même. Il évoque ainsi avec pudeur et émotion la mort de sa soeur (en 50 cases: la première avec 50 mots et 50 traits, puis 49 et 49 et ainsi de suite, jusqu’au néant). Un livre audacieux et parfaite lecture intelligente de l’été. |
Afrique
Kililana Song #1. Par Benjamin Flao. Futuropolis, 20 €.
Plongez avec Benjamin Flao, brillant adepte du carnet de voyages, au coeur du Kenya. Aux côtés du jeune Naïm, qui fuit son grand-frère qui veut l’envoyer à l’école coranique. Et aussi des jeunes femmes qui rêvent d’Europe, un trafiquant, des promoteurs immobiliers et des forces magiques anciennes. Une véritable invitation au voyage, par un dessinateur parmi les plus virtuoses du moment. Lire la critique du tome 1. |
Artistique
Le Pont des arts. Par Catherine Meurisse. Sarbacane, 19,90 €.
Avec son trait vivifiant et son regard aiguisé, Catherine Meurisse nous raconte les « petites histoires de grandes amitiés entre les arts ». On y croise Delacroix, Zola, Sand ou Cézanne, dans un tourbillon graphique à la fois pédagogique et hilarant. La dessinatrice de Charlie Hebdo a le chic pour mêler scènes de la vie quotidienne et considérations artistiques de haut vol. On aurait donc tort de s’en priver, car apprendre des choses en rigolant, c’est aussi ça les vacances. Lire la critique et l’interview de l’auteure. |
Horrifique
I am a hero #1-3. Kengo Hanazawa. Kana, 7,45 €.
Accrochez-vous, ce manga risque de vous donner le tournis. Car il recèle son lot de surprises et ne laissera aucun lecteur de marbre. On suit d’abord le morne quotidien d’un assistant de mangaka, en proie à quelques turpitudes égocentriques et des hallucinations. Mais l’histoire prend un tout autre tour à la fin du premier volume puisque… des zombies envahissent la ville ! On apprend donc plein de choses sur l’industrie du manga et en plus on se délecte d’un feuilleton horrifique. Surprenant et prenant. Lire la critique. |
Amérique
Scalped #1-2. Par R.M.Guéra et Jason Aaron. Urban Comics, 14 €.
C’est cet été que Urban Comics lance la réédition (après Panini) d’un des meilleurs polars de la décennie. Scalped, où une grande bande dessinée noire se déroulant dans une réserve indienne, brillamment écrite par Jason Aaron et mise en images avec classe par le Serbe R.M. Guéra. C’est dur, violent, puissant, habilement mis en scène. Et surtout, cette série se penche sur une des grandes oubliée de la culture populaire américaine contemporaine : la réserve indienne. Sans concession, ce polar ultra stylisé est désormais un classique. Lire notre chronique Comics. |
Onirique
Les Incidents de la nuit #1. Par David B. L’Association, 13 €.
Précédemment paru sous la forme de trois courts volumes, cette oeuvre clé de David B. bénéficie désormais d’une jolie petite intégrale, qui ouvre la porte à une poursuite de la série. L’auteur y triture sa fascination pour les rues de Paris, la littérature populaire et les légendes antiques, tout comme son attrait pour les faits divers ou la culture juive. Démarrant par un rêve (réel), il se met en scène au milieu de livres magiques, de libraires intrigants, de criminels centenaires et de jolies femmes inaccessibles, à la recherche d’une étrange revue… Un récit onirique et lettré, sobrement porté par le noir et blanc si puissant et caractéristique de l’auteur. |
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Elle est « pratique » cette liste de « critique » pour nos lectures si « magiques » entre deux baignades dans « l’Atlantique ».
😉 -
Elle est « pratique » cette liste de « critique » pour nos lectures si « magiques » entre deux baignades dans « l’Atlantique ».
😉 -
Après « les jeux vidéos » et « la famille », le 3ème opus « l’amour » de Bastien Vivès est un cran en-dessous des deux autres. Pas au niveau dessin qui reste identique mais au niveau des situations et de l’humour, je le trouve moins percutant que les deux premiers.
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Après « les jeux vidéos » et « la famille », le 3ème opus « l’amour » de Bastien Vivès est un cran en-dessous des deux autres. Pas au niveau dessin qui reste identique mais au niveau des situations et de l’humour, je le trouve moins percutant que les deux premiers.
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