Si vous avez pris la saine résolution d’emporter des bandes dessinées dans vos valises cet été, BoDoï ne peut que vous en féliciter. Et pour vous aider à faire votre choix, voici notre sélection des albums funs et/ou instructif et/ou pas trop prise de tête et/ou dépaysants, parus ces derniers mois.

Diabolique

Un album au titre évidemment estival : L’Été diabolik, par Alexandre Clérisse et Thierry Smolderen, est un polar subtile, complexe et passionnant, porté par un graphisme 60’s éblouissant. Dargaud, 21 €.

Écologique

Dépaysement et frissons garantis avec Le Maître des crocodiles, signé Jean-Denis Pendanx et Stéphane Pitazszek, qui mêlent thriller écolo-politique et aventure intérieure, sous des aquarelles de toute beauté. Futuropolis, 19 €.

Anthologique

Avec la parution du tome 4 de The Grocery, Aurélien Ducoudray et Guillaume Singelin achèvent une des plus chouettes séries de ces dernières années. Une fresque enlevée et brutale, inspirée du meilleur de la fiction télé US, et dotée d’un graphisme original à couper le souffle. Ankama, 14,99 €.

Pédagogique

La Petite Bédéthèque des savoirs est une des initiatives éditoriales les plus intelligentes de l’année. Une petite collection déjà riche de huit jolis albums, qui abordent en bande dessinée des sujets variés allant de l’intelligence artificielle au tatouage, en passant par le hasard, les requins ou le heavy metal. À picorer à volonté pendant l’été ! Le Lombard, 10 €.

Épique

Ah qu’il est drôle ce Capitaine Mulet, imaginé par Sophie Guerrive ! Mais à son insu, car lui se pense beau, malin et noble, alors qu’il n’est qu’un aventurier maladroit et bas de plafond, embarqué dans une épopée qui le dépasse. Un régal burlesque et brillant, dans un bel écrin. Éditions 2024, 25 €.

Fantastique

L’Odeur des garçons affamés est un western atypique versant dans le surnaturel, qui parle de genre, de sexualité, de génocide, de chevaux, d’amour et des relations hommes/femmes, dans un contexte hostile et magique. Un scénario ambitieux de Loo Hui Phang, magnifié par le trait grandiose de Frederik Peeters. Casterman, 18,95 €.

Magique

Oubliez ce que vous savez de Merlin, d’Arthur et de la Table ronde. Et pénétrez dans le monde sombre et maléfique de Morgane, où tout n’est qu’illusions et coups fourrés, sur le champ de bataille ou dans la couche du roi. Une lumineuse relecture des mythes fondateurs, par les talentueux Simon Kansara et Stéphane Fret, qui soufflent une poésie noire aux couleurs chatoyantes. Delcourt, 17,95 €.

Néo-classique

Avec L’Homme qui tua Lucky Luke, Matthieu Bonhomme réussit le pari osé de faire vivre le fameux cow-boy loin de son univers humoristique habituel, dans un one-shot élégant, moderne et percutant. Une franche réussite. Dargaud, 14,99 €.

Chaotique

Le Japonais Atsushi Kaneko délaisse ici le polar façon David Lynch (Wet Moon) pour s’offrir une série explosive et toujours surprenante, pleine de tueurs à gages aux tronches impossibles, dans un monde complotiste. Deathco, c’est un cartoon barré, violent et rock’n’roll, parfait pour l’été. Casterman/Sakka, 3 tomes parus, 8,45 €.

Philosophique

Dans Stupor Mundi, le trop rare Néjib met en scène un savant arabe débarquant dans les Pouilles, au XIIIe siècle, dans un château où il pourra développer un procédé révolutionnaire. Huis clos philosophique tendu, épopée immobile entre science, religion et quête psychanalytique, cet épais roman graphique est fascinant. Gallimard, 26 €.

Nostalgique

Vincent Zabus et Thomas Campi proposent avec Macaroni! un récit tendre et pas niais, autour d’un gamin découvrant le passé de son grand-père, ancien soldat et mineur, ainsi que celui des immigrés italiens en Belgique. Un bel album aux couleurs chaudes et qui n’hésite pas à se faire onirique. Dupuis, 24 €.

Initiatique

Difficile de résumer The Wrenchies, conte initiatique de science-fiction dans un monde post-apocalyptique, comics tentaculaire bavare et perché qui met en scène des adolescents en mode survie. Un véritable cri d’amour à la culture adolescente, entre jeux vidéo, rock, comics et rêves d’aventure. Un projet ambitieux et rare. Delcourt, 19,99 €.

Autobiographique

Enfant, Florence Dupré la Tour a été Cruelle. Dans ce premier tome d’une « autobiographie », elle raconte son rapport ambivalent aux animaux de compagnie, entre attraction et fascination pour leur douleur et leur cadavre. Un livre qui remue autant qu’il fascine, porté par un noir et blanc étrange qui ajoute au malaise. Mais un des livres les plus réussis de l’année. Dargaud, 18,95 €.

Schizophrénique

Après le tordant Dungeon Quest, le Sud-Africain Joe Daly revient avec une nouvelle fiction enfumée et hautement hallucinée : Highbone Theater. Ou le quotidien fantasmé d’un colosse barbu qui ne se nourrit que de navets, de cannabis et de théorie du complot, qui navigue sur 600 pages entre un quotidien morne et des rêves colorés dignes d’un mauvais feuilleton de SF à la télé. Sérieusement dingue. L’Association, 26 €.

Machiavélique

Avec Dilemma, Clarke propose un thriller historique malin et grand public, extrêmement bien foutu, autour de la question : si tous les événements de l’Histoire de l’homme avaient été écrits par les penseurs de l’Antiquité, que se passerait-il si des personnes mal intentionnées mettaient la main sur ces textes ? Excitant. Le Lombard, 19,99 €.