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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | November 24, 2024















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2017, année de la réédition manga (partie 2)

24 novembre 2017 |

Année bénie pour les mangaphages, 2017 s’est montrée aussi riche en nouveautés d’exception qu’en rééditions d’œuvres classiques, que cela soit sous forme de volumineuses intégrales ou de réactualisations plus fidèles aux versions originales. Retour sur quelques essentiels que toute bibliothèque idéale devrait comporter (voir aussi la partie 1 de cette sélection).

ranma-perfect-1-glenatThéorie du genre

Ranma est un jeune spécialiste en arts martiaux qui s’entraîne en Chine avec son père. Revenant au Japon, ils s’installent chez un de ses vieux amis de combat. Kung-fu et amitié ? Nous sommes donc bien dans un shōnen classique. Mais si Ranma et son père débarquent dans cet endroit précis, c’est pour que Ranma rencontre Akané, un mariage ayant été arrangé. Les deux ados s’y refusent, tout en s’appréciant… Romance contrariée et amours compliqués ? Est-ce un shojo ? Et puis on découvre que Ranma est tombé dans une source magique l’ayant condamné à avoir un corps de femme dès qu’il plonge dans l’eau froide, seule l’eau chaude pouvant inverser le sort. Voilà qui complique des choses. D’ailleurs son père, lui, se transforme en panda dans les mêmes conditions…

Voici le pitch improbable de Ranma ½, réjouissante aventure aux frontières des genres (dans tous les sens du terme) alors que l’extrême codification est plutôt de rigueur dans le manga mainstream. Publiée au début des 90’s en français, en même temps que Dragon Ball, cette oeuvre est devenue culte sans avoir le même succès, et méritait une réédition à la hauteur, avec les exigences propres au lectorat actuel. Et si à la longue les ressorts du manga s’épuisent un peu, il ne faut surtout pas bouder notre plaisir avec ce premier tome qui regroupe le meilleur de la série de Rumiko Takahashi !
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Ranma ½ – édition originale.
Par Rumiko Takahashi.
Publié originellement au Japon en 1987–1996.
10,75€, Glénat, 1 volume paru sur 20.

Ce qui change :
• Format légèrement plus grand
• Volumes doubles
• Nouvelle traduction
• Nouvelles jaquettes
• Onomatopées originales sous-titrées, pour un effet plus sobre

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pacte-de-la-mer-pikaUn grand bleu

Parti trop tôt et en pleine gloire (46 ans), Satoshi Kon est une des légendes de l’animation (Perfect Blue, Tokyo Godfathers…) qui a su marquer les esprits en peu de temps, mais avec des histoires fortes et personnelles. À l’image de son mentor Katsuhiro Otomo (Akira, Dômu…), il a fait une carrière de mangaka en parallèle.

Le Pacte de la mer reste sa BD la plus aboutie. Elle met en scène trois générations d’une même famille, en conflit. L’objet de leur fâcherie est, d’une part, l’avenir de leur ville, et d’autre part, la protection d’un œuf de sirène, qui révèle leur vision de la vie. On y reconnait son trait inspiré d’Otomo, en plus doux et plus humain, mais aussi un découpage cinématographique parfait (forcément, c’est son premier métier !). Toute première histoire longue écrite il y a maintenant 27 ans, ce récit de lutte entre traditions, croyances et modernité reste totalement d’actualité. Très bien rythmé, cet hommage à la nature oscillant entre imaginaire et réalité fut un temps convoité par Jean-Pierre Dionnet pour une adaptation au cinéma… Malheureusement le projet n’a pas abouti.
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Le pacte de la mer.
Par Satoshi Kon.
Publié originellement au Japon en 1990.
15€, Pika, Collection Graphic.

Ce qui change :
• Grand format
• Nouvelle traduction
• Nouvelle couverture
• Pas de jaquette

• Illustrations inédites en fin d’ouvrage
• Nouvelles onomatopées, sous-titrage des versions japonaises
• Postface de l’auteur
• Préface de Jean-Pierre Dionnet

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lady-snow-blood-integrale-kanaL’ange de la vengeance

Les éditions Kana se battent depuis des années pour faire reconnaître tout le talent de Kazuo Kamimura (Lorsque nous vivions ensemble, Le Club des Divorcés, La Plaine du Kantô…). Ce mangaka – lui aussi parti trop jeune, à 45 ans – n’a pas seulement été un bourreau de travail enchaînant travaux de commande, illustrations et mangas, mais bien un auteur hors du commun. Dessinateur et conteur surdoué, aussi à l’aise dans les histoires d’action, sentimentales ou érotiques, comme le dévoilait la très belle exposition qui lui était consacrée au dernier Festival d’Angoulême, Kamimura démontra dans Lady Snowblood toute l’étendue de son talent.

Ici épaulé par Kazuo Koike au scénario (Lone wolf and cub, Crying freeman…), Kazuo Kamimura peut exprimer son sens de la mise en scène et du combat tout en sublimant la beauté féminine. Publiée dans le magazine Playboy japonais, la série présente une héroïne qui n’a peur de rien. Magnétique et sexy, elle parcourt le pays durant l’ère Meiji (1868-1912) en quête de vengeance. Assurément, Yuki est l’une des personnages féminins emblématiques de la bande dessinée mondiale. Ayant largement inspiré Quentin Tarantino pour son film Kill Bill, Lady Snowblood est jubilatoire, superbement chorégraphié et n’a rien à envier à cette adaptation pourtant déjà réjouissante.
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Lady Snowblood – édition intégrale grand format.
Par Kazuo Kamimura et Kazuo Koike.
Publié originellement au Japon en 1972–1973.
29,90€, Kana, Collection Sensei.

Ce qui change :
• Grand format
• Volume regroupant les 3 tomes originels
• Nouvelle couverture

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dragon-head-graphic-double-5-pikaAccro à l’angoisse

L’horreur commence dès les premières pages : suite à un accident de train, trois jeunes rescapés se retrouvent enfermés sous un tunnel, quasi enterrés vivants. Si Minetaro Mochizuki est aujourd’hui reconnu pour Chiisakobé, c’est bien avant ce tournant artistique (plus de 20 ans déjà !) qu’il avait frappé un grand coup avec sa série-fleuve angoissante qu’est Dragon Head. Ce huis clos glaçant avant-gardiste au scénario catastrophe s’étalant sur plus de 2000 pages ferait pâlir d’envie les meilleurs blockbusters cinématographiques du genre. En haleine d’un bout à l’autre, on se demande comment vont faire les survivants pour s’en sortir. Pas simplement sensationnaliste, l’auteur s’intéresse également aux manières dont les hommes gèrent leurs peurs et réagissent. Souvent copié, mais jamais égalé, Dragon Head est un véritable « page turner » qui n’a pas pris une ride et ne demande qu’à faire vibrer de nouveaux lecteurs !
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Dragon Head – édition double grand format.
Par Minetaro Mochizuki.
Publié originellement au Japon en 1995–2000.
18€, Pika, Collection Graphic, 5 volumes parus sur 5.

Ce qui change :
• Grand format
• Volumes doubles
• Nouvelles couvertures
• Pas de jaquettes
• Préface de Paul Pope
• Postface de Sébastien Langevin

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 Sélection réalisée par Maël Rannou et Rémi I.

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