D’un côté, le quotidien de policiers de quartier en uniforme, qui courent après les agresseurs dans la rue et lève parfois une jolie affaire. De l’autre, une enquête d’un groupe de police judiciaire sur une série de plasticages de bijouteries. Deux facettes du métier de flic pour un polar qui se veut réaliste.

Car c’est l’argument principal de ce diptyque, affiché par un gros sticker rouge en couverture : « par un flic de la BRB, brigade de répression du banditisme ». En effet, les histoires contées ici le sont par Olivier Le Bellec, qui a démarré gardien de la paix en Seine-Saint-Denis et a intégré ensuite la prestigieuse BRB. Le scénariste David Chauvel vient articuler ce double récit, nerveux et documenté, avec un vrai sens du rythme et de la concision. Hélas, ce choix de scinder la narration entraîne une certaine superficialité dans le traitement du sujet: si la partie sur les flics en uniforme amorce des pistes intéressantes quant au quotidien d’un métier difficile et peu estimé par le grand public (poignante séquence d’ouverture; jolie et crédible scène de poursuite dans le métro sous le regard apathique voire hostile des voyageurs), celle sur les braqueurs de joaillers semble bien plus banale, dans le registre polar à gros flingues. Les scénaristes ont beau truffer leurs dialogues d’un vrai jargon policier (un petit glossaire n’aurait pas été du luxe, pour les néophytes en la matière…), l’ensemble ne se révèle guère passionnant ni même vraiment original. On aurait aimé qu’ils capitalisent davantage sur les expériences du policier-auteur, à la manière du RG de Peeters et Dragon. D’autant que côté graphique, Thierry Chavant (Blanche) peine à trouver le bon équilibre en réalisme et trait plus jeté. Une vraie déception.