419 African mafia
À Lyon, on croise un musicien paumé amoureux de l’Afrique, une belle Nigériane prostituée, un flic qui ne lâche rien, un trafiquant de drogue ambitieux, des proxénètes violents… Une belle brochette de personnages caricaturaux et campés à gros traits, pour un polar à l’intrigue bancale et au découpage catastrophique, jamais crédible.
Dommage, passé l’ignoble couverture, on aurait aimé adhérer à ce récit imaginé par Loulou Dédola, musicien lui-même et auteur d’enquêtes sur le 419, la mafia nigériane (et qui a écrit un roman éponyme). Mais malgré une documentation visiblement abondante et solide, cet album ne tient pas la route une seconde. Les événements s’enchaînent trop vite, les intentions des protagonistes sont floues, le parti-pris réaliste s’accommode mal d’une dramaturgie forcée et de rebondissements artificiels et inutilement spectaculaires. Les dialogues sonnent aussi creux que ceux qui les alignent, et le dessin de Lelio Bonaccorso (Mafia Tabloids) alterne le bon (quelques chouettes tronches et une tendance cartoon pas désagréable) avec le raté (trop d’effets spéciaux dans les textures et des choix de cadrages pas toujours lisibles). Une nouvelle preuve qu’une bonne idée de départ ne fait pas forcément une bonne bande dessinée à l’arrivée.
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