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9/11 et CIA : deux BD hantées par le 11 septembre

14 septembre 2010 |

Neuf ans après les attentats contre le World Trade Center, le terrorisme mondial et la paranoïa qu’il engendre inspirent toujours les auteurs de bandes dessinées. Deux nouvelles séries sorties en cette rentrée marquent cet intérêt, mais dans des traitements assez différents.

11septembre_bd1Tout d’abord, 9/11. Prévue en cinq volumes, cette histoire remonte le fil des événements qui ont conduit à l’effondrement des tours jumelles new-yorkaises le 11 septembre 2001. Hyper documenté, dense et bien rythmé, le scénario de Jean-Claude Bartoll et Eric Corbeyran tisse sa toile de l’Arabie Saoudite à la City de Londres, en passant par les bureaux de compagnies pétrolières au Texas et les camps d’entraînement des moudjahidine en Afghanistan. On y croise Oussama Ben Laden, riche entrepreneur encore inconnu du grand public, mais bien décidé à financer des opérations violentes. Mais aussi Condoleezza Rice, avant l’élection de George W. Bush, prête à tout pour défendre les intérêts énergétiques des sociétés américaines. Pour faire passer ce récit aux allures de reconstitution historique, les scénaristes suivent à la trace une agent de la CIA qui se fait débaucher par le FBI, et un financier musulman extrémiste. Une bonne idée qui, associée à des flash-backs pleins d’émotion, font de ce premier tome publié par 12 Bis, une très bonne surprise. Un seul bémol: le dessin parfois emprunté de Jef, qui semble un peu gêné par le nécessaire réalisme graphique demandé par l’histoire.

Autre série, autre ton : CIA, le cycle de la peur. Là aussi, le scénariste Jean-Louis Sala s’appuie sur des faits réels, mais se place après le 11 septembre. En effet, après ces événements qui ont mis au jour les faiblesses des services de renseignement américains, ces derniers ont invité des scénaristes et réalisateurs hollywoodiens à leur soumettre leur pires idées en matière d’attaque contre le territoire national – de manière à prévenir l’imprévisible. 11septembre_bd2 À partir de cette démarche véridique, cet album publié par Soleil imagine qu’un de ces scénarios catastrophes se réalisent et que ses auteurs soient la cible d’assassins. Vous l’aurez compris, cette série s’affranchit assez rapidement de son terreau réaliste, pour devenir un efficace thriller aux accents politiques, pas si loin de la série 24. Là encore, c’est le dessin de Phil Castaza qui déçoit un peu : énergique, il pêche parfois par un trop faible réalisme dans les postures et les expressions, et manque d’imagination dans les cadrages. Néanmoins, CIA démarre plutôt fort, comme un agréable feuilleton d’action et d’espionnage.

Concluons cet article comparatif par une petite remarque générale. Les deux albums bénéficient d’une couverture rentre-dedans (certains diront racoleuses…), mais qui a le mérite de bien vendre le concept. 9/11 joue la carte graphique, avec son titre sobre en rouge sur fond gris, couleurs renvoyant au dessin de coupures de journaux souillées de sang, le tout surmonté par l’incontournable Kalashnikov. De son côté, CIA opte pour une classique image de guerre façon caméra vidéo et préfère miser sur le slogan incitatif: « Il a écrit la fin des USA. Il pensait que ce n’était qu’un scénario. » Efficace dans les deux cas. Les auteurs et le marketing ont bien bossé.

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9/11 #1.
Par Jef, Jean-Claude Bartoll et Eric Corbeyran.
12 Bis, 13 € le 9 septembre 2010.

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CIA – le cycle de la peur #1.
Par Phil Castaza et Jean-Luc Sala.
Soleil, 13,50 €, le 25 août 2010.

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Commentaires

  1. Francis Pincemoi

    Un peu glauque, me semble t’il, de vouloir se faire du fric sur le 11 septembre.

  2. Francis Pincemoi

    Un peu glauque, me semble t’il, de vouloir se faire du fric sur le 11 septembre.

  3. Josquin

    Corbeyran n’est pas à ça près, il n’a aucun scrupule ni aucune déontologie, il n’y a que le fric qui l’intéresse (t’as qu’à voir, il adapte même les merdes harlequin-like de Marc Levy).

  4. Josquin

    Corbeyran n’est pas à ça près, il n’a aucun scrupule ni aucune déontologie, il n’y a que le fric qui l’intéresse (t’as qu’à voir, il adapte même les merdes harlequin-like de Marc Levy).

  5. narcisse

    Traiter d’un évènement historique récent est toujours délicat. Je n’ai pas encore lu ces deux bds que j’ai vu sur les étalages de mon libraire. Pas oser les feuilleter. Il est vrai que les couvertures ont un coté un peu raccoleur.
    Quel est le délai « décent » pour oser s’attaquer à un évènement tel que le 11 septembre? Quand Stassen a fait son « deogratias » sur le génocide rwandais, c’était 5, 6 ans apres les évènements. Spiegelmann et son Maus 40 ans apres les faits en parlant du témoignage de son père.
    Il est vrai aussi que les auteurs de ces bds sur le 11 septembre n’ont pas la même vision « artistique » qu’avaient Deogratias et Maus….

  6. narcisse

    Traiter d’un évènement historique récent est toujours délicat. Je n’ai pas encore lu ces deux bds que j’ai vu sur les étalages de mon libraire. Pas oser les feuilleter. Il est vrai que les couvertures ont un coté un peu raccoleur.
    Quel est le délai « décent » pour oser s’attaquer à un évènement tel que le 11 septembre? Quand Stassen a fait son « deogratias » sur le génocide rwandais, c’était 5, 6 ans apres les évènements. Spiegelmann et son Maus 40 ans apres les faits en parlant du témoignage de son père.
    Il est vrai aussi que les auteurs de ces bds sur le 11 septembre n’ont pas la même vision « artistique » qu’avaient Deogratias et Maus….

  7. Pinchette

    « Il est vrai aussi que les auteurs de ces bds sur le 11 septembre n’ont pas la même vision « artistique » qu’avaient Deogratias et Maus…. »
    Ils ont seulement une vision commerciale là.

  8. Pinchette

    « Il est vrai aussi que les auteurs de ces bds sur le 11 septembre n’ont pas la même vision « artistique » qu’avaient Deogratias et Maus…. »
    Ils ont seulement une vision commerciale là.

  9. CIA est certes un album de divertissement, donc un poil commercial. Mais 9/11 ressemble plus à un docu-fiction, fort documenté d’ailleurs. Donc moins commercial, quand même.

  10. CIA est certes un album de divertissement, donc un poil commercial. Mais 9/11 ressemble plus à un docu-fiction, fort documenté d’ailleurs. Donc moins commercial, quand même.

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