Par Serge Annequin. Paquet, 11 €, le 2 novembre 2011.

Faustine n’a pas une vie très riante. L’adolescente vit seule avec son père, comédien toujours sur les routes ou carrément dans son monde, dissimulé sous un masque d’oiseau. Elle se confie à sa mère disparue via un dictaphone, et aussi à un copain de classe avec qui elle fume des joints et rêve un peu. Mais dans cette ville grise et cet immeuble étrange, il n’y a pas que les voisins qui sont bizarres…

Ce premier volume d’une trilogie est tout à fait prometteur. En effet, au départ, l’univers et les personnages imaginés par Serge Annequin ne paraissent pas très originaux et trop peu palpables pour qu’on s’y attache. Mais petit à petit, l’auteur tisse une intrigue sensible et poétique (dans le registre sombre) qui surprend et envoûte. Des sous-sols glauques d’un bâtiment aux décors d’un théâtre abandonné, du présent halluciné aux souvenirs déformés, il trimballe ses protagonistes dans des lieux et des temps étranges, et très évocateurs des cauchemars de l’enfance. Son dessin sobre (parfois presque trop) laisse la place aux couleurs et textures qui étouffent (volontairement) l’ensemble, comme l’héroïne laisse le mal-être la gagner. La séquence finale est de toute beauté et ouvre la porte sur une suite mystérieuse qu’on a hâte de découvrir.

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