Par Guillaume Bouzard. Fluide glacial, 14 €, le 22 août 2012.

Qui n’a jamais rêvé de posséder un super-pouvoir? Une capacité surnaturelle à mettre au service du bien? C’est ce qui arrive à ce naïf provincial de Bouzard, un peu par hasard : ivre de colère contre un agriculteur peu poli, il se précipite sur le fâcheux, l’inondant d’un flot d’insultes et lui détruisant la face avec un ÉNORME bras droit. Il est devenu Mégabras : ne manque plus qu’un costume, un brave compagnon et un but dans la vie pour devenir un vrai super-héros. Plus facile à dire qu’à faire.

Fidèle à son principe de se choisir pour héros de ses albums (The Autobiography of a Mitroll), Guillaume Bouzard — crâne dégarni et inamovible veste orange et noire — se présente cette fois en héros désoeuvré, obsédé de la petit culotte et maladivement maladroit. C’est bien bêta mais franchement drôle. Car au fil de courts chapitres, l’auteur démontre à nouveau son sens du ressort comique sous toutes ses formes : répétition de gags, dialogues premier degré, détournement de figures connues, personnages ahurissants (SuperGlinglin, l’Aspic du Marais poitevin…) et un certain non-sense. On ne s’ennuie pas une seconde devant cette aventure sans queue (enfin, presque) ni tête (ou alors des sales têtes), et l’on rit souvent aux éclats. Côté dessin, Bouzard donne toujours dans la petite case vivante, expressive et efficace, griffonnée avec spontanéité. Mais le beau et épais papier choisi par Fluide glacial pour l’album offre une patine luxueuse à l’ensemble, faisant agréablement ressortir les couleurs. Un vrai bon album d’humour, dont on aurait tort de se priver.

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