Par José Homs et Sylvain Runberg, d’après Stieg Larsson. Dupuis, 14,50€, le 22 mars 2013.

On a lu — et apprécié — la trilogie de Stieg Larsson, parue en Suède entre 2005 et 2007. Puis on a vu débarquer le film (suédois, puis américain), la série télé, et même le feuilleton radiophonique. De quoi se demander s’il y avait vraiment besoin de tirer de Millénium une bande dessinée…

On a donc ouvert l’adaptation de Sylvain Runberg (au scénario) et José Homs (au dessin) avec méfiance, cherchant les signes attestant que le livre n’était qu’un produit dérivé sans âme, destiné à faire sonner le tiroir-caisse de l’éditeur. Aucun ne nous a sauté au visage. En quelques pages, on était replongé dans une histoire complexe, brutale, mystérieuse. Celle d’un journaliste d’investigation, Mikael Blomkvist, condamné à tort. Qui se voit confier par un riche industriel une mission : élucider une disparition datant de près de cinquante ans. Avec l’aide d’une surdouée de l’informatique pas tout à fait sociable, persécutée par son tuteur… S’il apparaît d’abord froidement réaliste, le trait de José Homs prend de l’épaisseur au fil de la lecture, se réchauffe selon les scènes, acquiert une vraie densité. Il suit un découpage habile — surtout considérant le pavé originel, captivant et néanmoins souvent indigeste —, qui donne l’essentiel des informations sans alourdir le propos. Un premier épisode réussi, donc, d’une série qui devrait en comporter six.

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