À la rentrée, le plein de nouvelles collections BD
Des nouvelles collections chez les éditeurs de bandes dessinées ? Ça arrive souvent, mais cette rentrée 2018 est particulièrement animée. Pourquoi ? Parfois pour relancer des catalogues ronronnants mais surtout pour répondre à des envies éditoriales singulières, qui n’auraient pas forcément trouver leur place dans les labels existants. Petit tour d’horizon, informatif et non critique (les critiques viendront au fur et à mesure des sorties).
Chez Glénat, ça bouillonne !
Ces dernières années, Glénat nous a habitués à lancer des collections et séries fortement identifiées, pour mettre en lumière des initiatives de grande ampleur. Citons notamment La Sagesse des mythes, chapeautée par Luc Ferry, ou Ils ont fait l’Histoire, portraits de grandes figures historiques. Plus récemment, l’éditeur grenoblois a attiré Pierrick Starsky pour perpétuer l’esprit de feu sa revue Aaarg!, dans la collection GlénAAARG! (Mauvaises Mines, Moins qu’hier, plus que demain), ou lancé une série d’adaptations de Conan.
En cette rentrée, ce ne sont pas moins de trois labels qui font bouillonner le catalogue. Le plus alléchant est sans aucun doute l’association avec Comix Buro : après avoir donné de belles choses chez Ankama avec notamment Les Mondes de Stefan Wul (Niourk, Oms en série, La Peur géante…), voilà que ces férus de SF et de beaux objets débarquent chez Glénat avec plein de projets différents. Dont l’austère mais très beau La Mort Vivante. On vous parlera des prochains bientôt.
Autre événement, tout à fait de saison : Vinifera. Pas moins que « la grande histoire de la vigne et du vin », de l’Antiquité à nos jours, mise en bouteille par le scénariste Éric Corbeyran autour de cinq cycles et trente albums à la claire ambition pédagogique. Enfin, et ce n’est pas la moins excitante : Porn’Pop. Une collection menée par Céline Tran, connue lors d’une première carrière dans le X sous le nom de Katsuni, et qui avait participé à l’épopée Doggybags chez Ankama. Porn’Pop veut parler de sexe, avec des fictions ou des « guides », de façon fun. Première salve avec le délirant Petit Paul de Bastien Vivès, (un cartoon trash parodique, dans la lignée des Melons de la colère – dont on retrouve les jeunes héros – et de La Décharge mentale) et Les Joies du sex-toy et autres pratiques sexuelles d’Erika Moen.
Chez Delcourt, ça rigole !
Le toujours fin et drôle James (auteur de Dans mon open space, et aussi initiateur de la revue numérique Mauvais Esprit) devient directeur d’une nouvelle collection chez Delcourt. Pataquès, c’est son nom, accueillera quelques signatures solides du rayon humour : Hervé Bourhis avec sa Team Meluche (humour et politique), Raphaël B. et son Medley (humour et musique), mais aussi Amour, Djihad et RTT de Marc Dubuisson (humour et radicalisation), Pan ! T’es mort ! de Guerse et Terreur Graphique (humour et mort, et oui), et Les Aventuriers du Mékong de Guerse et Pichelin (humour et mise en abyme).
Made in USA (mais pas que)
On connaissait Vincent Bernière pour son travail de directeur de collection chez Delcourt (Erotix et Outsider), son lancement des nouveaux Cahiers de la bande dessinée ou ses beaux livres chez Beaux Arts éditions. Le voilà qui fonde un nouveau label indépendant : Revival. L’idée est double et ressemble à un grand écart : publier des oeuvres d’auteurs étrangers en début de parcours et des livres du patrimoine oublié. Sont donc annoncés : Colville de l’Américain Steven Gilbert (ci-contre) et Monsieur Poche d’Alain Saint-Ogan, pionnier français de la BD et créateur de Zig et Puce. On y trouvera aussi des ouvrages sur le 9e art.
Côté US, Urban Comics adapte le Black Label de DC en VF, avec la sortie du très attendu Batman White Knight de Sean Murphy (Punk Rock Jesus, The Wake, Tokyo Ghost...). Le Black Label est voulu par DC Comics comme le nouveau label de référence des grands récits fondateurs, conçus et publiés directement en album et non en fascicules, dans une veine souvent plutôt sombre. Comme des pendants contemporains aux oeuvres types Dark Knight Returns de Frank Miller ou les Watchmen d’Alan Moore et Dave Gibbons.
Ambition pédagogie
Direction le lycée pour La Boîte à bulles, qui travaille avec le très scolaire éditeur Belin pour Toute l’éco en BD et Toute la socio en BD, des séries couvrant le programme de 1ère de ces matières.
Jungle aussi mise sur l’Éducation nationale, en labellisant « Pépites » ses adaptations de romans prescrits par le ministère pour les jeunes lecteurs. Première livraison : Le Fantôme de Canterville d’Oscar Wilde adapté par Elléa Bird, et La Rivière à l’envers de Jean-Claude Mourlevat vu par Maxe l’Hermenier et Djet. Rappelons qu’au sein du groupe Steinkis (à qui appartient Jungle), la fin d’année sera surtout marquée par le label manga Vega.
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