Abyss #1
Une poignée d’individus se réveille, sans souvenir, dans un souterrain crasseux et laissé à l’abandon. Chacun tient un dispositif entre les mains, le « trigger », qui permet d’utiliser un pouvoir spécial – force décuplée, téléportation, etc. Traqués par des créatures difformes à l’appétit vorace, ils vont devoir coopérer afin d’atteindre la sortie.
Combien de fois a-t-on déjà lu ce pitch ? Des dizaines. Pour autant, ce type de récit ne pullule pas par hasard. Les ficelles du genre sont solides et, pour peu que l’exécution tienne la route, mystère et tension répondent toujours présents. C’est le cas dans Abyss. Dessinateur jusqu’ici inconnu, Ryuhaku Nagata déploie un dessin pêchu au service d’un univers immersif. Les vues de cet interminable labyrinthe industriel, gangréné par les cocons, amas de chair et autres créatures – qui rappellent tantôt Lovecraft, tantôt L’Attaque des Titans –, sont convaincantes et riches en détails. Les personnages qui l’arpentent sont, certes, stéréotypés à l’extrême (l’autiste, le musclé, le fougueux) mais au-delà de ces avatars interchangeables, il faut voir un prétexte à créer des situations folles axées sur la combinaison de leur pouvoirs. Car comment faire pour échapper à un colosse aveugle, lorsque cinq personnes sont coincées sur un monte-charge chancelant ? La réponse est un savant mélange de téléportation, de télékinésie et de télépathie.
Il n’y a pas grand chose d’original, ici. Mais dans la jungle des récits de survie, Abyss compte parmi les quelques rescapés. Un volume purement ludique qui s’achève sur un cliffhanger inattendu.
© Ryuhaku Nagata / Kodansha Ltd.
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