Ad Astra #1
L’Antiquité, inépuisable filon dramatique. Après Eurêka !, récit du siège de Syracuse au IIIe siècle avant J.-C., Ad Astra pose son camp dans la même période. En lumière, la lutte entre deux stratèges : Hannibal Barca, carthaginois élevé dans la haine de Rome et Scipion l’Africain, génie militaire de la cité éternelle.
Moins racé qu’un Cesare – la vitrine du genre chez l’éditeur –, Ad Astra ne manque pourtant pas de qualités. Il est vrai que son graphisme hybride surprend, entre ce trait rugueux, stylisé, et ces trames posant de ponctuels modelés adoucis. Original mais pas toujours harmonieux, d’autant plus lorsque les corps revêtent des proportions douteuses. Une fois cette inhibition dépassée, cependant, se dévoile un divertissement consistant et mis en scène avec force, à la lecture claire, variée, où se succèdent intrigues politiques, tactiques militaires et portraits psychologiques. Théâtral, assurément, mais sans verser dans l’emphase outrancière et plutôt bien documenté – bien qu’une certaine intervention divine ne mettra pas tout le monde d’accord.
S’ouvrant sur la mise à genoux de Carthage alors qu’Hannibal était encore enfant, ce premier volume est bâti sur le pouvoir de fascination des deux futurs antagonistes, sans prendre parti pour l’un ou pour l’autre, alors que s’amorce le premier acte de ce duel d’égos. Et si nous attendrons la suite pour crier victoire, la première bataille, elle, est d’ores et déjà remportée.
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