Adrastée
Il était une fois un homme qui ne pouvait pas mourir. Une véritable malédiction, le condamnant à voir mourir ses proches puis se désagréger au fil des siècles sa si florissante cité. Et ses souvenirs s’estomper, irrémédiablement. Puis le prince devenu légende décide de partir, de quitter des ruines mortifères et trop arpentées, pour aller voir comment vivent les hommes ailleurs, au pays d’autres dieux que les siens.
Après un premier album inégal mais prometteur (La Belle mort) et une participation remarquée au projet Doggybags, Mathieu Bablet franchit avec Adrastée un nouveau palier dans sa jeune carrière. On retrouve, dans ce début de diptyque, son soin presque maniaque à élaborer des décors aux perspectives profondes et aux mille détails, et son talent pour offrir des mises en couleurs subtiles qui facilitent les changements d’ambiance. À cette explosion graphique toute en finesse s’ajoute une belle histoire d’inspiration antique, racontée tel un long poème épique à forte dimension humaine. Les grands thèmes du temps qui passe, de la mémoire qui s’efface, de l’amour qui s’effrite, s’intègrent parfaitement à un récit qui n’oublie pas d’être spectaculaire, avec notamment l’irruption formidable d’un cyclope en fin de volume.
Une très belle bande dessinée par un auteur qui commence à prendre une vraie envergure.
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