Le climat de la Terre n’a cessé de se dérégler et les humains ont préféré innover dans l’espace plutôt que de faire des choix drastiques pour sauver leur planète. Résultat, ceux qui restent y vivent plutôt mal, ceux qui partent dans le cosmos plutôt mieux. Soi-disant. Car au final, ce sont toujours les mêmes qui s’en sortent (la caste des riches) sur le dos des autres (les pauvres, les contestataires, les mal nés…). On découvre tout ceci à l’occasion de la virée d’un cadre de Radius, LA multinationale qui gère tout partout, en Méditerranée, en Corse plus précisément. Où son mystérieux sac va être dérobé par une jeune femme avide de calme et de liberté. Un acte isolé qui va mettre au jour un complot intersidéral…

Après avoir tâté de l’érotique, du western ou du feuilleton exotique, le talentueux Hugues Micol se lance dans une aventure de SF enlevée et volontiers loufoque, où l’on retrouve tout son art de la mise en scène. Portée par une héroïne mystérieuse et des seconds rôles tous plus idiots les uns que les autres – mention spéciale au chef de la gendarmerie, tout bodybuildé dans un short aussi étroit que son esprit –, cette histoire aux ressorts de vaudeville (entrées magistrales, quiproquos, sorties théâtrales) n’ennuie pas une seconde, jusqu’à l’ahurissante révélation finale. Toutefois, le propos écolo paraît un peu léger et déjà vu et, plus globalement, l’ensemble manque un peu de fond pour immerger totalement, et susciter autre chose qu’un agréable moment de lecture. C’est beau – trait semi-réaliste maîtrisé et fluide, décors léchés, mise en couleurs étonnante –, c’est drôle, mais ça reste au final assez anecdotique.