Renversé par un camion, Kei aurait dû mourir. Il n’en est rien. Ce sera même le début de sa vraie vie. C’est un Ajin. Un être aux pouvoirs extraordinaires dont on ne connait pas grand-chose. Son avenir est maintenant irrémédiablement lié au gouvernement, à la science et au terrorisme. Car si bon nombre d’Ajin sont étudiés par les services secrets, d’autres s’en prennent sans vergogne à l’espèce humaine, sans aucun état d’âme.

Première œuvre de Gamon Sakurai, Ajin est un seinen qui n’a rien à envier aux meilleurs des thrillers. S’il ne propose en apparence rien de bien révolutionnaire, tout y est admirablement exposé. Il ne se passe pas grand-chose dans chaque tome tant le temps est étiré ; en revanche le pouvoir des Ajin est parfaitement exploité et la lecture est en tout point captivante. En prime, passés quelques chapitres d’exposition, cette série fait preuve d’une maturité picturale, d’un foisonnement graphique scotchant, d’une narration, d’un découpage et de cadrages d’une efficacité absolue.

L’intensification du scénario allant crescendo, Ajin arrive même à captiver davantage les tomes s’accumulant. Ses enjeux sont dingues. Son principal ennemi redoutable. Avec ses images-chocs, sa mise en scène grandiose, ses chapitres bourrés d’action qui en mettent plein les yeux, ses combats sauvages et son rythme déchaîné… difficile de lâcher un tome entamé !

En substance, Ajin est un divertissement remarquable. Qui sait ébahir, surprendre et captiver en mariant fantastique, horreur et suspense. Du grand spectacle. Terrifiant, adulte et frénétique. Une adaptation hollywoodienne soignée ferait à coup sûr des étincelles !

AJIN © Gamon Sakurai / Kodansha Ltd. – Traduction : Karine Rupp-Stanko .