Dans un Japon médiéval bigarré, les « akatsuki » sont des parasites capables de contaminer tout être vivant, le transformant en monstre aussi dangereux que répugnant. Jeunes gens aux caractères opposés, Hibiki et Kirisa débutent leur fonction de « kiriishi », médecins-guerriers aptes à trancher les excroissances à l’aide de leurs armes spéciales.

Difficile de trouver plus stéréotypé qu’Akatsuki. Il suffit de connaitre les classiques du shônen pour deviner quels dessinateurs idolâtre Koide – alors mangaka débutant, en 2009 – et voir clignoter les ficelles de son récit. En gardant ces matériaux à l’état brut, au sein d’un schéma narratif trop mécanique (flânerie, danger, coup d’épée salvateur), il s’apparenterait presque à un fan candide qui dessinerait, pour le plaisir, ses planches amateures de Bleach ou de Naruto. Dans ces deux tomes sur les neuf prévus, un graphisme pêchu mais manquant de rigueur côtoie un humour enfantin, tandis qu’une suite de combats sans éclat peine à créer de la tension. Pourtant, un certain charme émane de la série, grâce aux frasques d’un duo de héros rapidement attachant. Un glandeur à tendance impulsive, une érudite à la droiture naturelle. Classique, fonctionnel. Au fil du temps, en baissant la garde, on se prend à suivre leurs aventures avec plaisir et sans prise de tête, tandis que l’auteur commence doucement à proposer des situations plus intéressantes. Mais Akatsuki s’oublie rapidement, rappelant que la marque des grands auteurs est d’imposer leur propre vision, même dans un bain de clichés. Un objectif que Koide n’atteint jamais, sans doute par manque d’expérience et de recul.

AKATSUKI © Motoki Koide / Kodansha Ltd.