Akiba Manga, un magazine prometteur
On vous en a déjà parlé, Ankama presse sort Akiba Manga, un magazine prépubliant des mangas. 224 pages dont 32 en couleurs sur un papier de qualité, pour 4,95€. Tiré à 38 000 exemplaires, ce magazine est disponible depuis le 27 janvier dans tous les bons kiosques de France et de Navarre.
Le principe est simple : tous les mois, Akiba Manga prépubliera 20 nouvelles pages de 7 séries inédites, créées spécialement pour le magazine. Le public cible est principalement adolescent et adulte. Les genres abordés vont du shônen (pour garçons) au seinen (pour adultes) en passant par le shôjo (pour filles). Voilà de quoi laisser un espace de création suffisamment large et fertile pour les auteurs. Les séries sont soumises au vote des lecteurs qui peuvent exprimer leurs préférences en votant pour 6 séries sur 7. Ce vote permettra au titre le plus apprécié de faire la couverture du magazine suivant. Le titre ayant le moins de suffrages clôturera quant à lui le prochain numéro. Au bout de 5 couvertures gagnées, la série aura le droit à une publication en volume relié. Par contre, 4 mois consécutifs en fin de magazine annoncent la fin de la série. Celle-ci sera alors remplacée par une nouvelle dès le mois suivant.
Adoptant le principe des magazines de prépublication japonais, Akiba Manga veut tenter de coller au plus près des attentes du public. Un principe qui laisse donc le choix au lecteur, tout en assurant une sortie en librairie moins risquée pour l’éditeur. Mais Akiba Manga ne fera pas que prépublier du manga. Il parlera aussi de jeux vidéo, d’anime et proposera quelques critiques mangas. Enfin, une partie rédactionnelle permettra aux néophytes et curieux de découvrir la culture japonaise à travers des dossiers et articles traitant de l’actualité, de l’histoire, de la culture, en passant par la cuisine. Bref, c’est tout un pan du pays du manga qui vient à portée du lecteur.
Pour ce premier numéro, les séries arrivent presque toutes à convaincre, alors que l’histoire doit être posée en seulement 20 pages. Ce qui frappe d’abord, c’est que le niveau graphique est de très bonne tenue (Kenta Hashiura sera excusé pour cette fois, car il a dessiné les premières planches de La Valse des corps en une semaine seulement, suite à un désistement). Certains auteurs possèdent clairement un potentiel prometteur: Kosato, Katsura Takada et également Savan (qui dessine tout de même deux séries pour le magazine, soit 40 pages par mois). Le tout est d’autant plus étonnant que les auteurs sont souvent assistants de mangakas (comprendre qu’ils ont déjà un métier prenant) et qu’ils sont seuls pour dessiner leurs 20 pages mensuelles. Si des auteurs se cherchent encore, les styles graphiques sont variés et ne manqueront pas de séduire les lecteurs curieux.
Au niveau du scénario, ce sont les Français qui tiennent la barre. En revanche, ne cherchez pas trop leur nom, car il faut avoir la vue fine pour les trouver (à savoir dans l’ours ou dans le copyright des séries). Si on comprend la démarche – il faut bien faire comprendre au lecteur que l’on est en présence de dessinateurs japonais, donc de « vrais » mangas –, on peut toutefois la trouver douteuse, voire irrespectueuse… Surtout quand on constate que l’un de ces auteurs discrets assure le scénario de quatre séries, et que deux autres interviennent sur pas moins de trois séries chacun (voir détail en fin d’article) ! Espérons que le tir soit vite corrigé une fois le magazine installé et reconnu pour ses titres « japonais ». La plupart des histoires proposent un début accrocheur et prometteur, il serait donc dommage d’oublier les scénaristes qui en sont à l’origine. En effet, happer le lecteur en seulement 20 pages lorsque l’on adopte une narration japonaise est un pari plus que risqué ! Les démarrages de séries nipponnes proposent d’ailleurs généralement plus du double de pages… Bref, en dire plus reste difficile pour l’instant, mais les titres sont suffisamment différents pour ne pas ennuyer. Reste à voir ils vont nous mener.
Enfin, les pages couleurs de ce numéro font la part belle au récit onirico-autobiographique de Shingo Araki (entre autres dessinateur, animateur ou character designer pour des séries comme Ashita no Joe, Goldorak ou Les Chevaliers du Zodiaque). Grâce à son dessin naïf et ses couleurs douces, on se laisse facilement embarqué dans cette rêverie enfantine.
Ce premier Akiba Manga augure au final de bonnes choses pour la suite. Espérons que les auteurs tiennent le coup et que les lecteurs suivent cette initiative audacieuse !
Voici les titres et auteurs présents dans ce numéro :
– Sourire de Shingo Araki.
– Les 10 de Sanada #1 de Glou & Kosato.
– Terminus #1 de Luna Tick & Katsura Takada.
– Pandemonium #1 de Glou & Savan.
– Agents suicides #1 de Dayhne Binatai, Glou & Shino.
– Absynthe #1 de Glou, Yasmine & Savan.
– La Valse des corps #1 de Yasmine, Dayhne Binatai & Kenta Hashiura.
– La Mort en grève #1 de Yasmine, Dayhne Binatai & Midori Hashiura.
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Akiba n°1.
Collectif.
Ankama, 4,95 €, le 27 janvier 2011.
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