Par Osamu Tezuka. Editions Flblb, 20 €, le 5 janvier 2012.

Tout commence bien pour James Block, jeune noir athlétique et multiple champion. Seulement, la femme qu’il aime ne l’apprécie guère que pour ses exploits. Jamais elle ne se verrait mariée avec lui qui est noir ! L’apprenant, James devient fou et tue accidentellement un homme. En prison, il rencontre un détenu qui lui permettra de devenir invisible. Malheureusement, c’est un échec : l’homme devient laid. A présent semi-transparent, il se fait appeler Alabaster (albâtre en latin) et souhaite détruire tout ce qui est « beau ».

Après les très réussi Debout l’humanité, les éditions Flblb nous proposent un titre beaucoup moins riche dans ses thématiques. Il s’agit surtout d’une histoire de science-fiction prenante. Alors certes, Tezuka interroge sur ce qu’est la beauté, mais cela reste superficiel. Son approche de la vengeance ou du racisme est également très limitée, alors qu’elle est à la base de cette œuvre. Autre défaut, des sauts dans le temps injustifiés qui cassent le rythme. Alors que certains personnages auraient pu être approfondis, le passage dans le futur empêche tout développement. Par exemple, la jeune Amy (personnage central du récit) est trop naïve pour rester crédible et Alabaster bien trop dur par rapport à ce qu’il a vécu.

Les sources d’inspiration d’Osamu Tezuka sont claires : L’Homme invisible, Fantômas et Le Comte de Monte-Cristo. Mélange hétéroclite mais plutôt habile, Alabaster accroche le lecteur et se lit d’une traite. Le parallèle entre Alabaster, méchant sans concession, et Rock Holmes, narcissique agent du FBI, est très intéressant et montre que le monde n’est pas si manichéen.

Au final, voici un manga au scénario rapide, bien ficelé mais un peu léger. On aurait aimé que Tezuka pousse plus loin sa réflexion sur la beauté, le racisme et la nature humaine. Cela reste tout de même un divertissement garanti.

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Alabaster ©2011 Osamu Tezuka, Tezuka Productions, éditions Flblb.