Alger la noire ***
Par Jacques Ferrandez et Maurice Attia. Casterman, 18€, mars 2012.
A Alger, au début de l’année 1962. Alors que les combats entre le FLN et l’OAS font rage, que De Gaulle envoie des barbouzes pour « nettoyer » le pays, Paco Martinez mène une enquête en eaux troubles.
Le jeune inspecteur doit résoudre un mystère : la mort d’une Française et entre les bras d’un Algérien, lui aussi assassiné. Avec son mentor Choukroun, il démonte les rouages d’une machination, va au-delà des apparences, révélant une réalité sombre, cynique.
L’Algérie, sujet de prédilection de Jacques Ferrandez (il en a fait le coeur de ses Cahiers d’Orient, aujourd’hui refermés), est un parfait matériau scénaristique. Riche en sensations, émotions, trahisons. Le romancier Maurice Attia, né à Alger en 1949, ne s’y est pas trompé en y situant Alger la Noire. Il paraissait naturel que Ferrandez s’y plonge, adaptant ce polar qui mêle stupre et politique. Si les fils qu’il tisse ne forment pas une toile toujours limpide, il parvient à créer une atmosphère lourde, constamment tendue, qui piège efficacement le lecteur. Ses couleurs lumineuses n’amoindrissent pas la dureté de ses personnages, eux aussi tendus. Enfermés dans un drame historique, sans issue.
Commentaires