C’est au gré d’un contrôle médical qu’Alice tombe de haut : elle est atteinte d’un cancer du sein. La voilà confrontée à une difficile réalité : il lui faut arrêter son train-train quotidien, le travail, gérer son entourage et des traitements invasifs. Et puis viendra le temps de la reconstruction mammaire – ou pas – et de la reprise d’une vie sexuelle. Toute une aventure.

On suit pas à pas ce parcours de combattante dans un ouvrage très largement inspiré de l’expérience de la scénariste Isabel Franc. La BD réussit à trouver le juste équilibre entre message universel et histoire singulière. C’est à la fois l’histoire d’une journaliste lesbienne vivant à Barcelone, mais aussi le rapport d’un être humain à la maladie et à la menace de la mort.

Pas de pathos dans ce récit, appuyé en ce sens par le trait léger de Susanna Martin : on sourit devant des saynètes mettant Alice aux prises avec ses nombreuses amies, à la bienveillance très envahissante. Tout de même, l’objet graphique manque parfois un peu d’ambition : le dessin semble mieux convenir aux strips de presse de quelques cases. Du coup, l’objet n’est pas très marquant graphiquement. Et légèrement en dessous de ce que l’on pouvait attendre. Si l’histoire se veut simple, humble et enlevée malgré le sujet, on reste cependant bien loin des oeuvres majeures sur la maladie de Matthieu Blanchin (Quand vous pensiez que j’étais mort) ou de Polza (Carnet de santé foireuse).