Alice est infirmière dans un hôpital londonien. Discrète, secrète même, elle fait tout pour qu’on ne la remarque pas plus que ça. Car elle est une tueuse : elle achève prématurément l’existence de patients en phase terminale, seul moyen pour elle de ressentir une émotion, de se sentir… vivante. Mais quand les morts se lèvent et qu’une épidémie de zombies se développe, les plans de cette froide tueuse en série se retrouvent bouleversés.

En mélangeant une intrigue à la Dexter et une énième saga de morts-vivants, Jean-Luc Istin se lance dans un thriller fantastique haletant, mais un peu tiré par les cheveux. Conçue comme une série télé, avec une première saison annoncée en six épisodes (un par trimestre), Alice Matheson emprunte des ressorts scénaristiques déjà ves de nombreuses fois (la voix off de la tueuse implacable, les zones de quarantaine, les attaques imprévisibles de zombies, le quasi huis clos dans l’hôpital), ce qui fait qu’on n’est pas perdu, mais pas surpris non plus.

Toutefois, il réussit à brosser une galerie de personnages-archétypes efficaces, qui devraient prendre davantage corps par la suite, sauf s’ils y passent avant ! Car, même si la trame générale ne paraît pas si originale, le suspense est bien présent, grâce à un habile découpage en chapitres. Côté graphique, rien d’extraordinaire non plus, mais une ligne réaliste anguleuse et plaisante, soulignée par des couleurs soignées. Pas le thriller de l’année, donc, mais un divertissement correct, oeuvre de professionnels aguerris.