Après une première saison tout à fait emballante, un puzzle narratif de 7 tomes à lire dans l’ordre que l’on veut, Renders et ses complices remettent le couvert pour une deuxième saison, soit 3 personnages et 4 albums à paraître d’ici septembre. Trois ans plus tard, on découvre dans Teehu le cynisme manipulateur de Noah mis au service d’une secte illuminée mais lucrative. Dans Delia, l’accent est mis sur ceux qui pourfendent la fumeuse théorie des alter ego. On y retrouve avec plaisir les ingrédients du premier cycle : intrigue prenante, parfait sens du rythme, personnages intéressants, rebondissements dosés, cliffhanger réussi… Les ponts entre les deux albums – qui se complètent sans se chevaucher — sont limpides, creusés par des personnages en danger ou en quête de réponses. Et, encore une fois, l’histoire évite de sombrer dans le ridicule ou l’invraisemblable, ce qui était loin d’être gagné. 

Alors oui, pour être franc, ces deux nouveaux tomes ne révolutionnent pas grand-chose, ni dans le fond ni dans le graphisme. Les thèmes abordés sont déjà vus (manipulation scientifique ou politique, endoctrinement, dérives sectaires) et le dessin classique, élégant et tous publics, reste plaisant et dynamique. Mais l’ambition narrative, loin d’être un simple gadget marketing comme on pouvait légitimement le craindre, confirme tout son potentiel en matière de suspense quand le concept est bien exploité. En plus d’être un divertissement accrocheur, Alter Ego – saison 2 parvient donc à maintenir le cap dans la durée, sans en faire trop et sans frustrer. Plus que deux tomes avant le dénouement. Chapeau bis !