Âme perdue ***
Par Grégory Panaccione. Delcourt/Shampooing, 19,99 €, le 21 août 2013.
Un petit homme, hirsute et au langage primitif, tente de survivre sur une terre hostile et minérale, sur laquelle rien ne pousse. Menacé par les pluies torrentielles, des bêtes sauvages à poils ou à écailles, il semble promis à une mort certaine… Jusqu’à ce qu’il croise un chien tout guilleret, qui va l’accompagner vers un semblant de civilisation…
Grégory Panaccione avait déjà franchement surpris avec Toby mon ami, une BD centrée sur le quotidien d’un chien, mais pas neuneu pour un sou. Il prend son envol avec ce nouveau one-shot, plus épais (240 pages) et bien plus ambitieux. On se régale de la première moitié, brillant exercice de style de bande dessinée muette, entièrement portée par la gestuelle et les mimiques de l’unique personnage et de quelques insectes rigolos. Le traitement en aquarelle offre de superbes séquences de nuit étoilée et de journées orageuses; l’angoisse est palpable, les moments de répits joliment poétique. La dernière partie – où notre héros rencontre un autre personnage – fonctionne aussi parfaitement, grâce à un humour léger et une tendresse sincère. Et avec une conclusion onirique en guise d’explication ouverte, Âme perdue se pose comme un album gonflé et cohérent, un travail à la fois énergique et d’une vraie finesse.
Publiez un commentaire