En bas d’Angoulême, au bord de la Charente, après le Musée de la BD, le visiteur curieux et chanceux aura la chance de découvrir l’intéressante exposition consacrée à l’histoire de la bande dessinée made in Hong Kong.

Grâce à un original dispositif composé de caissons dépliants (avec écrans, tiroirs, livres à consulter), on parcourt 50 ans de bandes dessinées créées dans l’ex-péninsule britannique, avec des textes détaillés (en français et en anglais, ce qui est rarissime à Angoulême). D’abord sous influence de la BD continentale, concentrée à Shanghai, le 9e art hong-kongais développe véritablement son originalité dans les années 60 et surtout 70. En effet, les pages d’humour laissent bientôt le champ à une vague kung-fu, les piètres éditions pirates des mangas japonais gagnent peu à peu en qualité. Puis, une législation de protection morale de la jeunesse interdit les livres jugés trop violents, et donne naissance, malgré elle, à une presse de bande dessinée florissante.

Les décennies suivantes voient le marché se développer et les genres se diversifier. Et la BD trouve une voie d’explosion commerciale dans l’adaptation de ses titres au cinéma, une industrie ultra dynamique à Hong Kong. Plus récemment, les auteurs et éditeurs indépendants se multiplient, mais se heurtent à la censure chinoise, qui exclut du champ des livres un grand nombre de sujets sensibles. Mais les auteurs hong-kongais trouvent aussi des débouchés à l’international, notamment en Europe, laissant entrevoir un avenir meilleur pour leurs productions originales.

Photos © BoDoï