Le Festival de la bande dessinée d’Angoulême était très international cette année. Avec l’Américain Art Spiegelman comme président, l’île de Taïwan comme invitée, et un espace offert à l’avant-garde suédoise et un panorama de la bande dessinée espagnole.

Installée dans l’Espace Franquin, là où étaient organisés auparavant les événements mangas, l’exposition Tebeos – les bandes dessinées espagnoles présente un panorama du 9e art qui sévit de l’autre côté des Pyrénées depuis les années 1930. Mais surtout depuis les années 1970, où toute une génération d’auteurs préparaient avidement la fin de la dictature franquiste, avant d’exploser artistiquement lors de la décennie suivante. Pour faire de l’Espagne d’aujourd’hui une terre de création fertile et largement pourvoyeuse de talents dans nos propres frontières.

Accrochée sur des panneaux et structures de carton assez malignes (et carrément écolos!), l’exposition est mise en musique en trois temps : hier, aujourd’hui, demain. Elle présente des reproductions de planches (pas très jolies) et des originaux (dont on a parfois du mal à s’expliquer le choix), accompagnés de textes sobres, qui pêchent toutefois par une traduction approximative. Ainsi que des tablettes pour accéder à des webcomics.

Parmi les plus jolies choses à admirer, des images de Juanjo Guarnido (Blascksad), Ruben Pellejero (L’Impertinence d’un été), Marcial Toledano (Ken Games), et surtout des planches de Bartolomé Segui (Les Serpents aveugles), Kim (L’Art de voler) et Paco Roca (Rides, Les Rues de sable). Ce qui n’est déjà pas si mal, dans une exposition globalement jolie mais un peu légère en contenu et en oeuvres originales.

Photos © BoDoï