Parmi les nombreuses expositions de l’édition 2015 du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, « Lignes » de Guillaume Chauchat, lauréat du prix jeunes talents en 2010, fait partie des plus discrètes, mais des plus harmonieuses.

L’auteur, qui a signé deux tomes d’Il se passe des choses en 2013 et 2014, y dévoile son trait si particulier et minimaliste. « J’ai toujours eu un goût prononcé pour le dessin assez rapide et improvisé, indique Guillaume Chauchat. Et j’aime l’idée d’exprimer des choses compliquées avec peu de moyens. C’est ce que j’ai essayé de faire dans mes livres et, ici, dans cette exposition. »

L’essentiel de « Lignes » est composé de dessins tout en courbes, en noir et blanc – des planches complètes ou des illustrations isolées –, extraits d’Il se passe des choses.

Les oeuvres de couleurs font partie des travaux les plus récents de Guillaume Chauchat. « Je dessine naturellement en noir et blanc, confie-t-il. L’usage de la couleur est venu de commandes qui m’ont été faites [il travaille régulièrement pour des journaux quotidiens ou des magazines, NDLR], mais je n’y étais pas à l’aise. J’ai donc mis en application un des enseignements de mon école, à savoir dessiner en permanence, s’entraîner, comme de la gymnastique, pour pouvoir être plus réactif et efficace le moment venu.« 

Outre les dessins, plusieurs sculptures en fil de fer sont exposées : certaines font écho aux pages de ses livres, d’autres créées spécialement pour « Lignes ». « Cela demeure une partie infime de mon travail au quotidien, indique l’auteur. Mais quand on m’a proposé cette exposition, j’ai pris plaisir à composer ces vitrines. L’idée de « Lignes » était vraiment de sortir du simple « placardage » de mes planches sur des murs. »

Le troisième tome du triptyque Il se passe des choses est attendu en 2016, aux éditions 2024.

Photos © BoDoï.