Angoulême 2017 : l’expo Hermann
Grand Prix du Festival d’Angoulême en 2016, l’auteur belge Hermann est justement célébré par une grande exposition rétrospective, lors de cette 44e édition.
De son travail avec Greg sur Comanche et Bernard Prince, aux plus récents albums scénarisés par son fils Yves H., en passant par ses séries phares Jeremiah et Les Tours de Bois-Maury, l’exposition installée à l’Espace Franquin donne à voir un auteur prolifique et exigeant, avec ses obsessions. Organisée selon des thématiques (le western, les femmes, la violence, la couleur…), elle présente 150 planches et illustrations originales, dans une ambiance feutrée, animée par de la musique classique ou de cinéma. Point d’oeuvres ni de documents évoquant ses inspirations : ici, on est chez Hermann, et c’est tout.
Sur les cartels, de nombreuses informations extraites d’entretiens divers viennent enrichir la visite, et justifier le choix des thématiques. On y lit notamment un discours d’Hermann sans ambages sur la représentation d’exécutions sommaires (vengeance, justice privée, nombreuses pendaisons et décapitations…), l’attrait pour les personnages féminins forts voire sauvages, l’aversion par le dessin d’une SF trop technologique ou l’évolution de son travail sur la couleur.
Mais le plus intéressant est sans doute de pouvoir apprécier dans sa globalité une carrière de 50 ans, celle d’un « naturaliste de la bande dessinée », qui a su faire évoluer son trait et ses techniques au fil des albums, sans toutefois renoncer au style frontal, précis, volontiers brutal et pessimiste qui a fait sa notoriété.
Photos BoDoï
Publiez un commentaire