Angoulême 2018 : l’expo Gilles Rochier
“Faut tenir le terrain”, indique NTM Suprême dans Laisse pas traîner ton fils. L’expo Gilles Rochier tire son titre de la chanson, plantant l’ambiance. Très vite, cette dernière se révèle à la fois touchante et bon enfant.
On y lit les débuts de l’auteur dans le fanzine EnVrac, sa dépression après licenciement dans Temps mort, ou des échanges entre papas des cités dans le récent La Petite Couronne.
Via une scénographie simple et efficace, on observe des extraits du drôle et déchirant TMLP (pour Ta mère la pute), récit du quotidien d’une bande de gamins, amis des grands ensembles, dont deux finissent par s’entretuer pour une cassette audio. Ladite cassette, jaune, à la fois anecdotique et glaçante, est d’ailleurs présente, sous verre. Semblant soudainement figer le temps, incarnant d’un coup l’absurdité de la vie.
Sur un fil entre fiction (La Cicatrice) et autofiction, Gilles Rochier s’entoure avec soin. Une partie dédié à son “crew” met en avant son lien particulier avec l’éditeur 6 pieds sous terre, son album avec Daniel Casanave (Tu sais ce qu’on raconte…, Warum), et ses travaux à venir avec Nicolas Moog (En roue libre, Casterman) ou Fabcaro (En attendant, 6 pieds sous terre). A Angoulême à l’espace Franquin, son parcours s’affiche, libre et cohérent.
Images © BoDoï.
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