Angoulême 2018 : l’expo « Jolies Ténèbres »
En 2009, le livre nous avait profondément marqué. Jolies Ténèbres de Kerascoët et Fabien Vehlmann plongeait son lecteur dans un univers a priori charmant, gai, coloré, proche d’un ouvrage pour enfants : de petits personnages terriblement mignons y prenaient le thé.
Et puis patatras, le décor sucré fondait à la vitesse de l’éclair quand on comprenait que l’on se trouvait à l’intérieur d’un cadavre de fillette, pourrissant dans la forêt…
Etrange, charmeur, cruel à la fois, l’album a récemment été réédité par Dupuis. Qui en expose quelques planches et travaux préparatoires à Angoulême. Une initiative pertinente, qui réactive la curiosité pour cet ovni impressionnant.
On y admire l’habileté graphique des Kerascoët, tout en écoutant le scénariste Fabien Vehlmann expliquer, par exemple, l’accueil difficile du livre — certains lecteurs, choqués, reprochant aux auteurs leurs partis pris narratifs, estimant qu’ils ne devaient probablement pas avoir d’enfants eux-mêmes pour mettre en scène une fillette de telle façon…
On savoure aussi un court passage d’une adaptation en film d’animation, réalisée par Benjamin Renner, apparemment abandonnée. Dont on aimerait tellement qu’elle soit réactivée…
Photos © BoDoï.
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Je me rappelle la claque que fut la lecture de cet album. La vraie, celle qui réveille, mais qui fait mal. Le genre de livre qu’on ne relit pas tous les jours, unique.
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