Angoulême 2019 : l’expo Milo Manara
C’est l’ « itinéraire d’un maestro de Pratt à Caravage » que retrace cette imposante exposition à l’espace Franquin d’Angoulême, pour la 46e édition du festival.
Pour commencer, un hommage aux principales influences de Milo Manara : Jean-Claude Forest (Barbarella), Guy Pellaert (Pravda la survireuse) et Moebius, dont le style hanta longtemps celui de l’Italien. On découvre ensuite les travaux de jeunesse de l’ex étudiant en architecture, tout en légèreté dans des fumetti, habités par Alain Delon — qui servira plus tard de modèle pour Giuseppe Bergman — et Claudia Cardinale, ou plus politiques.
Le visiteur traverse le temps, et les différentes facettes d’un artiste éclectique, au trait majuscule. De l’histoire (L’Histoire de France en BD, La Métamorphose de Lucius, Les Borgia…) ou la peinture (Le Caravage) à l’érotisme (Le Déclic, Le Parfum de l’invisible), auquel on le réduit souvent.
Sans oublier les collaborations qui ont aidé à façonner son travail : la rencontre avec Hugo Pratt, qui devint son « maître », lui inspira les folles aventure de Giuseppe Bergman — dont le créateur de Corto Maltese choisit le nom —, et lui offrit deux scénarios (Un été indien et El Gaucho) ; celle avec Federico Fellini, son « père spirituel », dont il dessina Voyage à Tulum et Le Voyage de G. Mastorna. Un panorama riche, des années 1970 à nos jours, pour saisir l’évolution d’un maestro à la palette profonde, éminemment sensuelle.
Photos © BoDoï.
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