Angoulême 2023 : Bechdel, Meurisse, Sattouf, en lice pour le Grand Prix
À deux semaines de l’ouverture du 50e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, le premier tour de vote, par la communauté des autrices et auteurs, a désigné deux candidates et un candidat pour succéder à Julie Doucet et décrocher le Grand Prix d’Angoulême 2023 : Alison Bechdel, Catherine Meurisse et Riad Sattouf.
Référence mondiale du 9e art et figure de proue de la BD queer, l’Américaine Alison Bechdel s’est imposée en 2006 avec Fun Home, son premier roman graphique. Mais elle s’était déjà fait connaître avec la série de strips Gouines à suivres (Dykes to Watch Out For), qui ne fut publié que plus tard en France. En 2013, C’est toi ma maman ? constitue le second volet de son diptyque parental (à lire : l’interview qu’elle nous avait accordée à cette occasion). L’année suivante, elle est lauréate du Genius Grant de la Fondation MacArthur, prix très richement doté destiné à permettre à des artistes remarquables de poursuivre leur activité. Son dernier livre, Le Secret de la force surhumaine, est en compétition officielle cette année à Angoulême. À noter que c’est Alison Bechdel qui a donné son nom au test qui permet de mesurer le degré de féminisme des films !
Habituée à être finaliste du Grand Prix d’Angoulême depuis plusieurs années, Catherine Meurisse, 42 ans, est tout de même devenue membre de l’Académie des Beaux-Arts cette année, première autrice de bande dessinée à être ainsi distinguée. Caricaturiste, reporter, illustratrice d’albums pour la jeunesse et autrice de bandes dessinées, Catherine Meurisse longtemps travaillé pour la presse et notamment Charlie Hebdo. On lui doit une oeuvre prolifique : Mes Hommes de lettres, Le Pont des arts, Moderne Olympia, Drôles de femmes… Puis, en 2016, La Légèreté, dans lequel elle raconte son retour à la vie et au dessin après l’attentat contre Charlie Hebdo auquel elle a échappé. Puis ce sera Scènes de la vie hormonale, Les Grands Espaces, Delacroix, La Jeune Femme et la Mer… En 2020, une large exposition lui avait été consacrée à Angoulême.
Première fois nommé parmi les 3 finalistes du Grand Prix, Riad Sattouf est un des chouchous du Festival d’Angojulême, puisqu’il a déjà décroché deux fois le prix du meilleur album, pour Pascal Brutal (2010) et pour L’Arabe du futur (2015). Il est d’ailleurs à nouveau en compétition cette année avec le 6e volume de cette série autobiographique. Né en 1978, il a d’abord publié Les Pauvres Aventures de Jérémie, Manuel du puceau, No sex in New York, Pipit Farlouse, avant de prendre la lumière pour le fascinant et hilarant reportage à la première personne Retour au collège. Puis avec Pascal Brutal, La Vie secrète des jeunes, et bien sûr L’Arabe du futur qui relate son enfance en Libye puis en Syrie, et Les Cahiers d’Esther sur le quotidien d’une jeune fille à partir de ses 9 ans. Ces deux séries sont des best-sellers de librairie. Avec Le Jeune Acteur, il s’est aussi lancé dans l’auto-édition. Riad Satouf est également le réalisateur de deux longs-métrages : Les Beaux Gosses (2009), César du meilleur premier film, et Jacky au royaume des filles (2014).
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