Angoulême 2023 : l’expo Druillet
Au crépuscule de sa carrière, Philippe Druillet, Grand Prix d’Angoulême en 1988, fait l’objet d’une impressionnante exposition rétrospective au 50e Festival d’Angoulême, mettant en lumière les grands thèmes et marqueurs d’une oeuvre singulière qui a laissé sa place à jamais dans le monde du 9e art et au-delà.
Intitulée « Les 6 voyages de Philippe Druillet », en référence à son album Les 6 voyages de Lone Sloane, son héros récurrent, l’exposition – dans un parti-pris très visuel et non historique – dévoile l’oeuvre monumentale de cet artiste né en 1944, par ses thèmes et motifs de prédilection : l’architecture, la science-fiction, le sacré, l’influence de Lovecraft, les ponts avec le cinéma… Car s’il a durablement été fasciné par les constructions et idées de Gaudi, la littérature fantastique et le film Laurence d’Arabie ont eu tout autant de poids dans le travail du co-fondateur de Métal Hurlant.
C’est ce qu’on découvre dans cet accrochage pléthorique de peintures et de planches originales au format immense, principalement des années 60-70, remplies de détails maniaques, de monstres cornus et éructant, de palais impossibles, de vaisseaux morbides, de personnages fascinants… Que ce soit dans Lone Sloane, La Nuit ou son adaptation du Salammbô de Flaubert, Philippe Druillet a creusé des univers exubérants et obsessionnels qui ont influencé tous les créateurs de science-fiction, à commencer par Hollywood (Star Wars l’a allègrement pillé). L’exposition rappelle aussi, avec pas mal d’émotion, la rupture dans sa vie et sa carrière qu’a constitué le décès de son épouse Nicole en 1976.
Au-delà de cette présentation historique d’une oeuvre à nulle autre pareille, une installation vidéo XXL est présentée dans une chapelle d’Angoulême, où les dessins en couleurs de Druillet explosent sur les voûtes et colonnes, dans une ambiance punk-électro tout à fait convaincante.
Photos © BoDoï
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