Angoulême 2024 : l’expo Moto Hagio
Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême rend hommage, à travers une large exposition, à la mangaka Moto Hagio qui, depuis la fin des années 1960, a révolutionné le shôjo manga, et s’est attaquée à différents genres avec audace.
Dans une scénographie sobre mais dense en textes explicatifs, c’est toute la longue carrière de Moto Hagio que l’on (re)découvre, de ses premières histoires pour jeunes filles aux sagas ambitieuses et aux oeuvres cultes que sont, notamment, Le Clan des Poe et Le Coeur de Thomas. La vocation de mangaka de Moto Hagio, née en 1949, est précoce et elle démarre dans la profession dès l’âge de 20 ans. Mais c’est en 1972 qu’elle prend son envol, en intégrant un fameux magazine de shôjo et en lançant Le Clan des Poe. Mais surtout en insufflant dans un paysage du manga pour jeunes filles très stéréotypé des thèmes, des idées narratives et des choix graphiques audacieux.
En arpentant largement le genre de la science-fiction et celui du fantastique, elle se détache du classique récit romantique, et creuse des thématiques profondes, autour des intentions et de l’identité, parfois trouble, de ses personnages. Puis, forte de ces expériences et parti-pris risqués, qui ont donné une ampleur inédite au shôjo, elle poursuit ses recherches et réflexions dans des histoires plus contemporaines, au-delà des genres déjà exploités. « Au-delà des genres », c’est d’ailleurs le titre de cette exposition, qui offre au regard un nombre impressionnant de planches originales, dont le trait fin et les compositions assurées rappellent à quel point Moto Hagio est une immense autrice de bande dessinée.
Photos © BoDoï
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