Aparthotel Deluxe
San José, Costa Rica. Dans l’immeuble « Aparthotel Deluxe » l’inquiétude règne. La douche de monsieur B. coule en continu depuis ce matin et personne ne répond. Que lui est-il arrivé ? A-t-il glissé ? A-t-il fait un malaise ? Faut-il défoncer la porte de l’appartement ? Doit-on avertir son fils unique ? Les allées et venues convergent sur le palier de Monsieur B. On se croise, se rencontre, on discute et se questionne, avant souvent de repartir chez soi. Chacun a son histoire, sa vie, ses questionnements.
Dans cet immeuble de quelques étages à peine, cohabitent des personnes au profil varié, tous en proie à des questionnements de notre siècle, dans une société latino-américaine en mutation : Garçon, un jeune croyant, est adepte du travestissement ; Isaac est un jeune père divorcé qui peine à joindre les deux bouts et rêve d’ailleurs ; de jeunes parents discutent homosexualité ; Tori, la femme du concierge, cherche une échappatoire à la routine de son couple…
Dans ce récit choral habilement mené, qui n’oublie pas de créer une tension autour de Monsieur B., l’auteur costaricain Edo Brenes – Lobster Paradise, Bons baisers de Límon, Touristes à La Havane – livre un récit sensible. Ni optimiste, ni pessimiste, l’auteur offre de tranches de vie d’hommes et femmes ordinaires, à travers lesquelles chacun peut se reconnaître. Le trait est simple et la mise en page aérée. Les tons jaunes et ocres baignent l’immeuble dans une lumière chaleureuse. Face aux questionnements existentiels, l’auteur nous propose un rythme calme et un visuel apaisant.
Ce joli récit intimiste, que l’on sent profondément personnel, vaut largement le détour, pour saisir les enjeux, à hauteur d’individus, d’une société globalisée.
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