Par Griffon. Akileos, 15 €, le 4 février 2010.

Le prodigieux dessinateur de Billy Wild revient avec un nouvel album dans le plus pur style série B. Imaginez un peu : sont réunis dans ce premier épisode, des zombies cannibales, un savant fou bien fou, un militaire sanguinaire, trois frères gangsters et méchants jusqu’au bout de leur ADN, un shérif moustachu et un lac infesté de créatures immondes. Et ça ne fait que commencer.

Sous l’ombre tutélaire de Quentin Tarantino, Guillaume Griffon dessine en Cinemascope une aventure trépidante, montée comme un film, avec dialogues qui claquent et arrêts sur image sur les principaux acteurs de sa délirante intrigue. Évoquant pêle-mêle Tueurs nés, Planète Terreur, X-Files ou les films des frères Coen, ce volume dépasse heureusement le stade de simple potacherie d’amateurs de polars sanglants et de films d’horreur. Ainsi, Griffon ne se contente pas de mimer les effets de ses réalisateurs préférés. Il impose page après page son style acéré et son noir et blanc contrasté, dans lequel le blanc prend finalement autant d’importance que le noir, écrasant d’une lumière crue les tronches délicieusement difformes de ses protagonistes. Se dévorant comme le plus fameux des quarter-ponder-with-cheese, Apocalypse sur Carson City est un bel hommage au cinéma de genre et surtout une bande dessinée jouissive.

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