Après le monde
D’étranges colonnes, immenses et blanches, apparaissent un peu partout à la surface du globe, entraînant à chaque fois la disparition de milliers de personnes. Selen vit heureuse, bien loin de ces préoccupations, jusqu’au jour où elle se réveille seule. Son père, sa sœur, mais aussi tous les habitants de la ville ont disparu à leur tour. Dans la même situation, Heli décide de chercher des réponses à la source et entreprend un voyage jusqu’à la plus haute des Tours. Lorsqu’il rencontre Selen, les deux enfants unissent leur forces et leur courage pour affronter un monde étrange, peuplé de fantômes et de créatures hostiles.
Si le pitch d’Après le monde rappelle celui de Seuls, le traitement de Timothée Leman est radicalement différent de celui de Vehlmann et Gazzotti. Visuellement d’abord. Les personnages, poupées aux yeux immenses, évoluent dans un univers réaliste, vide et froid. Le contraste créé un malaise constant, encore accentué par un noir et blanc maitrisé. Graphiquement magnifique, l’album se découvre comme le monde retourné à la nature qu’il décrit, avec un émerveillement teinté d’angoisse.
Bourrée de références et de bonnes idées, l’histoire monte en puissance jusqu’au final épique (rappelant un peu Princesse Mononoké). Malheureusement, la conclusion bien trop brutale et l’épilogue inutile, ne tiennent pas les promesses de l’album, ne ferment aucune des portes ouvertes en chemin. On frôle le cliché énervant du « tout ceci n’était qu’un rêve » et ça gâche tout.
Après le monde est un superbe premier album qui laisse malgré tout un gout d’inachevé, mais qui laisse aussi espérer de très belle chose à venir pour (et par) Timothée Leman.
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