Arachnid #1
Quelle est la différence entre une figure imposée et un cliché ? La figure imposée est un événement que l’on s’attend à découvrir dans un récit de genre. Comme dans un polar noir, assister à l’idylle entre les deux personnages principaux. Cela devient un cliché lorsque celui-ci devient trop systématique ou tout simplement mal raconté. À ce niveau-là, c’est la subjectivité du lecteur/spectateur qui intervient. Par exemple, on pourra être agréablement surpris de certains twists d’une histoire d’horreur si on n’est pas habitué à en lire, là où un fan coutumier du genre n’y verra que des évènements déjà vus 1000 fois ailleurs. Mais le même fan pourra être séduit, si la chose est bien racontée également, avec ce petit « truc » en plus qui rajoute un peu de nouveauté au genre codifié.
Et c’est un peu ce qui se passe dans Arachnid, justement. Alice est une lycéenne nippone qui vit seule avec un oncle qui la maltraite. Celle-ci est victime d’une curieuse maladie psychologique : « Congenital Excessive Concentration ». Lorsqu’elle se concentre sur une tâche précise, tous ses sens sont au service de son but, jusqu’à oublier le monde autour d’elle ! C’est grâce à ce syndrome qu’Alice va parvenir à survivre à une tentative de meurtre, grâce à des réflexes décuplés et un instinct de survie quasi animal ! Contre toutes attentes, le tueur va la prendre sous son aile et faire d’elle une redoutable assassin. Mais dans quel but ?
Arachnid, c’est une alliance entre les plus grandes figures imposées du nekketsu, et de l’étude des insectes. Le nekketsu est un terme utilisé en manga pour désigner une quête d’un personnage, affrontant sans cesse des adversaires de plus en plus puissants, mais se relevant toujours pour faire face à son destin. Une série de figures imposées qui, bien utilisées, peuvent donner des classiques du genre comme Dragon Ball Z, Naruto, ou encore Les Chevaliers du Zodiaque. Mais rajouter une « simple » et jolie héroïne à l’apparence fragile ne suffit pas à nos auteurs. Le scénariste Shinya Murata étant un passionné des insectes, il a la bonne idée d’attribuer à chacun des assassins jalonnant sont récit des capacités physiques et quasi surnaturelles inspirées d’insectes tous plus exotiques les uns que les autres ! Ce qui donne donc ce petit « truc » en plus pour faire d’Arachnid un sympathique manga de genre qui s’apprécie sur la longueur.
En effet, si seul le tome 1 est sorti en France, nous avons eu la chance de lire les 10 premiers volumes de ce qui s’apparentera sur la durée à une gigantesque scène d’action s’étalant sur plusieurs centaines de pages ! Notre héroïne va affronter des adversaires de plus en plus forts, découvrir leur psychologies, analyser leurs pouvoirs, et à chaque fois, trouver la bonne solution pour s’en sortir… parfois in extremis, bien entendu !
Arachnid est donc un manga nekketsu bien fichu, parfois haletant, et réservant même quelques twists très bien trouvés. Attention cependant : le « totem » de l’héroïne étant l’araignée, les arachnophobes risquent d’avoir quelques frissons en prime !
Kara
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