« Arrietty », un Ghibli mineur mais poétique
A l’ouest de Tokyo, sous le plancher d’une maison rustique, vit Arrietty, une adolescente de taille minuscule. Avec sa famille, elle emprunte discrètement aux habitants de cette demeure de quoi subsister. Jusqu’au jour où un garçon atteint d’une maladie cardiaque vient se reposer chez son aïeul, et perturbe les habitudes de la mini-tribu…
Adapté du roman The Borrowers (Les Chapardeurs) de la Britannique Mary Norton, Arrietty, le petit monde des chapardeurs tient du Ghibli [le Studio d’Hayao Miyazaki et Isao Takahata] mineur, mais son charme et ses finitions soignées le font surclasser sans peine les décevants Royaume des Chats ou Contes de Terremer. Les adulescents biberonnés aux séries de japanimation des années 80 ne manqueront pas de penser aux Minipouss, au scénario proche. Mais, loin des délires parfois bruyants de la série en question, ce récit emporte l’adhésion dès les premiers instants.
Traitée avec une pudeur et une délicatesse infinies, cette amitié naissante entre une fille lilliputienne et un humain de taille standard échappe à toute mièvrerie. L’intrigue multiplie les fausses pistes, empruntant d’inattendus et délicieux chemins de traverse, au sein de somptueux décors. En suivant le film à hauteur des « chapardeurs », le spectateur se passionne pour le quotidien de cette famille au schéma d’aspect archaïque (un père au travail, une mère aux fourneaux). Et admire la force de caractère d’une jeune fille qui teste ses limites en enfreignant les recommandations de ses parents, sans oublier son devoir – ne surtout pas se montrer à un homme, ce qui entraînerait le déménagement de ses proches.
Aux commandes de ce film, le quasi quadragénaire Hirosama Yonebayashi, qui commença sa carrière comme intervalliste sur Princesse Mononoké – excusez du peu -, et signe aujourd’hui sa première réalisation. De façon évidente, le graphisme des personnages d’Arrietty porte le sceau Ghibli, ce qui nous entraîne immédiatement en terrain connu. Sans toutefois tomber dans un décalque routinier des thématiques souvent abordées par Miyazaki (la sensibilité environnementale) ou Takahata (l’importance de la cellule familiale).
L’œuvre se révèle à la fois touchante, tendre, posée et reposante. Ponctuée de moments d’une grande joliesse – comme la description en ouverture d’une opération-type de chapardage, ou la visite d’une maison de poupée cosy -, son scénario simple mais dénué de simplisme la rend très attachante. Même si Arrietty ne concourt pas dans la même catégorie que des classiques comme Le Voyage de Chihiro, au propos et à la mise en scène nettement plus ambitieux.
Avec ce film, le Studio Ghibli prépare ouvertement la relève. Sans aller jusqu’à pousser vers la sortie ses célèbres vétérans, Hayao Miyazaki ou Isao Takahata (dont le dernier film en date, Mes voisins les Yamada, remonte tout de même à 1999), mais en organisant soigneusement leur succession. Discret mais obstiné, Hiromasa Yonebayashi semble avoir déjà convaincu son mentor Miyazaki, qui le qualifie de « premier réalisateur né et élevé au Studio Ghibli ». Lui reste désormais à transformer l’essai.
Gersende Bollut
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Arrietty, le petit monde des chapardeurs.
Long-métrage d’animation japonais.
Par Hiromasa Yonebayashi.
Avec les voix de Mirai Shida, Ryunosuke Kamiki, Tomokazu Miura…
En salles le 12 janvier 2011. Durée : 1h34.
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je sors de la sceance et je voudrais dire que j’ai bien retrouvé le graphisme des personnages ghibli (arriety est la copie de mononoke et le jeune malade rappele le personnage du chateau dans le ciel ) mais je trouve le film trop court (1h34 au lieu des 2h habituels ) et la fin précipitée : où vont les protagonistes ? que devient le malade ? et d’où vient et où va le sauvage qui aide la famille à déménager ? autant de questions sans réponses qui font la faiblesse du scénario ; heureusement , le dessin , le rythme et la beautée du film font de ce film un merveilleux cadeau de ghibli dont le ponio m’avait un peu deçu et dont je retrouve le bonheur de totoro et de mononoké conjugués . courrez-y , c’est vraiment bien et moi j’attends sa sortie DVD pour pouvoir le revoir à loisir et le ranger à côté des autres chefs-d’oeuvres de ce studio mythique que je possède !
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je sors de la sceance et je voudrais dire que j’ai bien retrouvé le graphisme des personnages ghibli (arriety est la copie de mononoke et le jeune malade rappele le personnage du chateau dans le ciel ) mais je trouve le film trop court (1h34 au lieu des 2h habituels ) et la fin précipitée : où vont les protagonistes ? que devient le malade ? et d’où vient et où va le sauvage qui aide la famille à déménager ? autant de questions sans réponses qui font la faiblesse du scénario ; heureusement , le dessin , le rythme et la beautée du film font de ce film un merveilleux cadeau de ghibli dont le ponio m’avait un peu deçu et dont je retrouve le bonheur de totoro et de mononoké conjugués . courrez-y , c’est vraiment bien et moi j’attends sa sortie DVD pour pouvoir le revoir à loisir et le ranger à côté des autres chefs-d’oeuvres de ce studio mythique que je possède !
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