Asana n’est pas hétéro
Sakuma Asana est un trentenaire tokyoïte et homosexuel. Planche par planche, il raconte comme sur un blog – il les publiait initialement sur Twitter – sa vie de jeune homme gay au Japon.
La première partie se veut éducative. Asana y explique les différences entre orientation sexuelle et identité de genre, et évoque les préjugés envers les homosexuels au Japon, la culture des drag queens, ou la question du coming-out au quotidien… Le propos est à la fois pédagogique et gentiment humoristique.
Le manga devient réellement intéressant dans les parties suivantes, lorsqu’Asana aborde avec humour ses souvenirs d’étudiant dans le placard, ses (més)aventures amoureuses, ou son goût pour le travestissement dans des anecdotes souvent légères, parfois touchantes, et toujours bienveillantes. Certaines problématiques spécifiques à la culture japonaise (les traditions de Saint-Valentin, la fréquentation des onsen, les bains thermaux, ou les soirées entre collègues…) sont particulièrement intéressantes, mais l’absence de récit construit est parfois un peu frustrante.
Le dessin est simple et coloré, avec des tons pastels qui se prêtent bien à la légèreté du manga. L’auteur travaille peu les décors, préférant se concentrer sur les expressions de ses personnages, ou les détails des vêtements et des objets de la vie quotidienne japonaise. Sans être révolutionnaire, Asana n’est pas hétéro est un recueil sympathique, qu’on se plaira à feuilleter, à prêter à ses amis ou à relire de temps à autre.
© SAKUMA ASANA / KADOKAWA CORPORATION
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