Astra Saga #1
Prenez la mythologie nordique, ses légendes, ses dieux et ses décors phares, ses créatures magiques et ses différents niveaux de réalité. Envoyez tout ça dans un space opera, avec robots, vaisseaux et pistolaser. Mélangez bien, déconstruisez l’intrigue en plusieurs lieux et plusieurs périodes. Une idée brillante ? On le pensait. Hélas, la surenchère narrative et surtout visuelle anéantit tout espoir.
Ainsi, dès les premières pages, on est inondé de noms de personnages, de royaumes, de divinités, et d’effets visuels clinquants : c’est Hollywood coincé dans l’exigüité de cases de BD, mais sans la volonté d’emmener le lecteur dans un récit pas à pas. Juste d’en mettre plein la vue, avec des astronefs, des armures, des accessoires impressionnants. Les personnages, les relations, les ambitions, on découvrira ça plus tard. Mais noyés, encore, sous des explosions, des typos clignotantes, des rayons lumineux, des nuages de vapeur. Les protagonistes sont mal incarnés, les visages raides, les scènes d’action parfois illisibles… Impossible de se plonger dans cette fresque tout à fait ambitieuse car elle ne semble pas montée dans le bon sens, trop obnubilée par son concept de base et la tentation – sincère et on ne peut plus respectable – de dessiner une grande saga spatiale. Les contenus en réalité augmentée – des fiches explicatives, des croquis – ajoutent à l’effet de trop-plein et soulignent, en creux, les manques du scénario. On a connu Philippe Ogaki (Terra Prime, Les Mythics, Azur, Meteors…) plus inspiré ou, en tout cas, mieux soutenu par un scénariste ou un éditeur. Ce qui est d’autant plus rageant.
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