Astro Boy : gentil et joli hommage à Tezuka
Le Japonais Osamu Tezuka (1928-1989) était un visionnaire. Dès 1952, il invente Astro Boy, un personnage de robot aux allures de petit garçon. Un héros naïf, généreux et dynamique, qui sauve les gens en détresse, rapproche les peuples, défend la nature et punit les méchants. Tezuka visionnaire car les robots humanoïdes étaient plus que rares dans la fiction de cette époque. Mais Tezuka révolutionnaire aussi, parce qu’il venait de créer l’icône même du manga. Alors, quand une production internationale se met en tête d’adapter les aventures du petit robot, en 3D, avec stars d’Hollywood pour les voix, on ne sait pas forcément à quoi s’attendre…
Finalement, Astro Boy version 2009 est plutôt une agréable surprise. Rond, coloré et bondissant, le long-métrage de David Bowers (Souris City) est ainsi un joli hommage à la création de Tezuka et, comme le manga original, plutôt à destination des enfants. Dans une ville flottant dans les airs au-dessus d’une terre polluée, les robots sont partout et libèrent les hommes de leurs corvées quotidiennes. Les ingénieurs rivalisent d’inventivité, mais un politicien belliciste convoite la création de l’un d’entre eux (une formidable source d’énergie) pour construire un robot armé. Hélas, le petit garçon d’un autre scientifique meurt lors du test de ce robot. Son père réalise alors un substitut robotique à son fils disparu, mais le jeune androïde pense qu’il est un petit garçon comme les autres… Sauf que quand il se rend compte qu’il peut voler et est doté d’une force incroyable, il comprend tout et décide de quitter la grande ville…
Bravoure, amitié, défense de l’environnement, entraide, tolérance envers son prochain… Tous les bons sentiments et les thématiques pédagogiques des dessins animés sont présents dans Astro Boy. Ce n’est pas toujours très subtile, mais c’est n’est pas inutile non plus. Le parcours du petit Astro évoque évidemment celui d’un Pinocchio robotisé, quittant un père qui l’aime trop mais qui ne sait comment lui dire; qui rencontre des enfants vivant en marge; qui se laisse entraîner dans un spectacle dégradant… Dans ce bref parcours initiatique, on retrouve une bonne part de l’humanisme qui caractérise le manga de Tezuka, ainsi que les scènes d’action qui séduiront de toute évidence les plus jeunes.
Côté graphisme et animation, David Bowers opte pour des couleurs douces, une ligne simple et attachante et une 3D efficace. On regrettera toutefois le dessin et l’animation un peu simplistes des personnages figurant en second plan, ainsi que le manque d’humour et de plusieurs niveaux de lecture, qui auraient pu rendre le film aussi séduisant pour les petits que pour les grands. Ces derniers ne se déplaceront donc sans doute que pour accompagner les premiers. Mais pour les vacances de Noël, c’est plutôt une bonne sortie.
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Astro Boy.
Par David Bowers.
Avec les voix (en VO) de Freddie Highmore, Nicolas Cage,
Kristen Bell, Donald Sutherland, Samuel L. Jackson, Bill Nighy…
1h35. En salles dès le 9 décembre 2009.
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