Athanagor Wurlitzer, obsédé sexuel – intégrale
Maëster, le père de Soeur Thérèse des Batignolles, a aussi enfanté Athanagor Wurlitzer. Un homme fluet, sans grand charisme et qui n’a pas reçu tous les cadeaux que Mère Nature recèle dans ses tiroirs. Pourtant, il s’imagine aisément plaire à une quantité de femmes grâce à « ses allures juvéniles » et son « improvisation géniale ». Maëster s’amuse avec cet antihéros, symbole de ce que nous sommes tous, un peu, au fond: des obsédés sexuels.
En plus de désirer intensément les femmes, Athanagor s’essaie donc à les conquérir. Malheureusement, ses espoirs sont à la hauteur de sa maladresse. S’il ne parvient jamais à ses fins, il ne démérite pas pour autant, avec à chaque fois des tentatives rivalisant d’imagination. Pour lui, le bonheur, c’est la « caresse brûlante d’un regard insistant », et tant pis si ce regard, d’une petite frappe bien roulée, n’en voulait qu’à son blouson.
Athanagor Wurlitzer met en valeur l’art du dialogue de Maëster. Son dessin gotlibien colle à merveille aux aventures du petit avorton et il fait montre d’un talent certain pour dessiner les courbes des déesses que rencontre le petit Wurlitzer. C’est donc une très bonne idée que celle de Glénat de sortir cette intégrale salutaire des trois tomes de la série, publiés entre 1986 et 1988. Avec des planches moins chargées que celles de Soeur Marie-Thérèse et, finalement, plus inventives, voici un versant rafraîchissant de l’oeuvre de l’auteur, dont on aurait tort de se priver.
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