Au nom du fils #1 ***
Par Clément Belin et Serge Perrotin. Futuropolis, 15€, le 5 janvier 2011.
« Colombie: trois touristes israéliens, deux britanniques, un espagnol et un français ont été enlevés, hier, par les Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes… » Lorsqu’il entend cette nouvelle à la radio, Michel Garandeau, ouvrier sur les chantiers navals à Saint-Nazaire, sent son coeur s’arrêter: son fils Etienne fait partie des otages.
L’angoisse monte, sans que la situation s’éclaircisse. Les FARC nient être responsables du kidnapping, le ministère des Affaires étrangères semble peu informé, alors Michel saute dans le premier avion pour retrouver Etienne…
C’est un périple à la fois physique et mental que raconte Au nom du fils, diptyque sensible scénarisé par Serge Perrotin. Perdu dans un pays dont il ignore les coutumes, Michel explore aussi la relation qu’il entretenait avec son fils, avide de vivre une autre existence que celle de ses parents. Le narrateur marche sur les traces de son enfant perdu, cherche les gens qu’il a fréquentés, par « besoin de comprendre ce qu’il faisait ici, avec ces jeunes, ces routards ».
Ce parcours d’un père est dessiné par Clément Belin, auteur des Marins perdus d’après Jean-Claude Izzo. Son trait légèrement anguleux est adouci par des couleurs un brin passées, tirant sur le gris et le vert. L’ensemble dégage une délicatesse triste, qui colle bien à ce cheminement effectué par un père désemparé.
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