Autreville
Stéphane et Luc sont des amis d’enfance et retournent, le temps d’un court séjour, à Autreville, où ils ont grandi. Ils vont y retrouver Grâce et Rudy, ainsi que le sinistre Étienne. Entre confessions tardives, révélations et petits mensonges, les relations d’amitié prennent alors une nouvelle teinte. D’autant que l’atmosphère générale est à l’angoisse : un tueur en série sévit dans la région depuis des années…
Avec sa petite bande de vieux copains qui ne se comprennent pas toujours, et son ambiance de polar tendu, Autreville aurait pu être un agréable polar en mode mineur, lorgnant soit la comédie noire grinçante, soit l’étude de moeurs glauque. Hélas, il n’en est rien, ni d’un côté ni de l’autre. La faute à une mise en scène d’une rare platitude, qui ne fait qu’enchaîner les scènes de blabla, dans un immuable gaufrier de six cases. Si encore les dialogues étaient mordants ou profonds, on pourrait le pardonner, mais là encore, ils sont mous, trop écrits et franchement creux. Toutes les scènes sont traitées sur le même mode, sans relief ni émotion un peu plus forte que les autres. Comme si tous les personnages évoluaient sous une forte dose d’antidépresseurs, doublée d’une pinte de camomille…
Par son dessin animalier, son goût pour le bavardage et sa tentation de l’étrange, Autreville aurait pu évoquer un livre de Lewis Trondheim. Mais il n’en a ni l’humour, ni la causticité, ni l’évidence philosophique, ni le charme absurde. Ni grand chose, d’ailleurs.
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