Il y a 500 ans, des scientifiques ont conçu un projet démentiel pour sauver la Terre : créer une forêt sur la Lune pour produire de l’énergie propre et infinie. L’idée était de lutter contre le désastre écologique annoncé. Cependant, ce projet colossal a précipité l’effondrement de la civilisation humaine. Aujourd’hui, la Terre est devenue inhabitable et l’humanité est quasiment éradiquée. C’est dans ce contexte qu’Agafia se charge d’une mission vitale : relancer le processus démarré par ses parents afin de réhabiliter notre bonne vieille planète bleue.

D’abord construit en allusion à la série Avaler la Terre d’Osamu Tezuka, cet ouvrage coécrit par Robin Cousin (Cursus fin du monde, Des milliards de miroirs…) et Grégory Jarry (Voyages en Égypte et en Nubie de Giambatista Belzoni, Petite histoire des colonies françaises…) est dessiné par Lucie Castel (Vent debout, Voyages en Égypte et en Nubie de Giambatista Belzoni…) prend finalement la forme d’un récit de science-fiction ambitieux. Peut-être même un peu trop, même, car il prend le risque de ses ambitions. Quelques explications succinctes ou technologies peu probables pourraient faire décrocher les plus sceptiques, mais aussi enthousiasmer ceux qui adhèrent au parti pris.

L’histoire alterne entre deux temporalités. D’un côté, le passé, où l’on suit les scientifiques en question, et de l’autre, le présent, dans lequel Agafia cherche à relancer le programme. En explorant les erreurs du passé, les scénaristes dressent un parallèle avec les préoccupations écologiques actuelles. Dans cette série, l’écologie radicale, la colonisation spatiale et la science-fiction se mêlent pour offrir une réflexion sur notre époque.

Une dystopie qui interroge notre capacité à trouver des solutions à nos crises environnementales, tout en mettant en lumière les dangers de l’aveuglement technologique. Ce premier tome est une introduction prometteuse à une trilogie qui continuera assurément à surprendre, ne serait-ce que par le graphisme à la fois moderne et sobre de Lucie Castel, qui apporte une dimension organique, technologique et très colorée particulièrement inédite.