Par RaphaëlB. et Sébastien Viozat. Ankama, 14,90 €, le 4 décembre 2009.

Ma vie de zombie composait une histoire fantastique sensible, qui dénotait dans le petit monde des morts-vivants en bande dessinée. Sa fausse suite Avec les morts change de ton, pour en faire une fable tantôt douce-amère, tantôt cruelle, sur l’amour et l’éternité. Et c’est une bonne idée. Voici donc un cimetière, sur lequel règne Quentin, le gardien. Il a déterré quelques morts, leur ouvre la porte des caveaux la nuit tombée et impose un ordre strict à sa communauté. Sauf que les trépassés, comme les vivants, ne sont pas toujours enclins à obéir à un dictateur…

Le scénario de Sébastien Viozat fait preuve d’une belle originalité, ne cédant que rarement à l’humour potache propre au monde des zombies. Il évoque avec justesse la douleur de la perte d’un être cher, et imagine la réciproque: l’enterré qui écoute chaque jour la détresse de sa veuve qui lui rend visite au cimetière, mais à qui il ne peut pas répondre. À ces tranches de vie (et de mort, donc), il ajoute la dose de gore et de fantastique nécessaire pour rendre son récit palpitant. Côté dessin, les progrès de RaphaëlB. sont fulgurants depuis Ma vie de zombie: son trait s’est affiné, ses postures sont plus naturelles et les expressions des personnages sont bien senties. La mise en couleurs est parfois un peu trop crue, mais l’album se lit avec un plaisir sans retenue. Et on le referme sur une excellente nouvelle: oui, on peut encore faire des BD de zombies originales et sobres. Chouette.

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