Aweto #1
L’aweto est une plante bien particulière. Médicinale, divine, en tout cas, elle est magique et intimement liée à la terre où elle pousse. Rare, elle est convoitée, et la proie de chasseurs, qui la revendent au plus offrant. Mais en coupant cette plante, c’est la Terre qu’ils mutilent, et un écosystème qu’ils détruisent. Dépossédant les hommes qui vivaient là en harmonie avec les esprits de la Nature qui faisaient pousser l’aweto. Une mère et ses deux grands fils sont chasseurs. L’aîné à la tignasse rouge sang est sans pitié et obsédé par le légendaire « aweto céleste » censé apporter l’immortalité. Le cadet commande aux insectes, mais a le coeur plus pur : il va sauver un bébé aweto des griffes du grand…
Fable écolo et poétique, Aweto démarre avec un premier tome envoûtant, accessible aux enfants malgré la dureté de certains passages. En effet, sous des aquarelles chatoyantes de toute beauté, la mort plane. Car c’est bien là le thème de cette saga : la destruction des ressources naturelles par les hommes, pour leur profit immédiat, sans songer à l’avenir. Mais heureusement, Nie Jun – artiste chinois découvert en France avec Les Contes de la ruelle, déjà chez Gallimard – ne se sert de ce thème que comme métaphore globale et donne un souffle d’aventure épique à son récit. Les personnages sont secrets et complexes, les idées visuelles (les nuées d’insectes comme armes, les dieux de la nature comme des montagnes aux mille couleurs, etc.) sont épatantes, et le rythme des séquences, dopé par un nombre restreint de cases par page, est très original. Un peu déstabilisé au début par cet univers évoquant ceux de Miyazaki, mais avec un ton plus dur, on est de plus en plus emballé au fil du récit. Et on espère la suite très vite.
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