Par Clément Oubrerie et Marguerite Abouet. Gallimard, 16,50€, le 5 novembre 2009.

Soap opera à l’africaine, Aya de Yopougon est une série attachante, qui creuse joliment ses héros au fil des épisodes. Dans ce nouvel opus, on retrouve Aya, jeune femme qui donne son nom à la bande dessinée. Cette étudiante d’Abidjan fait face à plusieurs problèmes: entre un prof qui exerce un chantage sexuel sur ses élèves et la disparition de sa meilleure amie Féli, ramenée de force dans son village natal par un père odieux, elle perd ses moyens. Mais pas pour longtemps…

Dans cette épopée feuilletonnante, on suit aussi les aventures d’Innocent en France, logé par un jeune homme généreux et doux, celles de l’inénnarable Moussa, recherché activement par ses parents, ou encore celles de Grégoire, recruté pour embobiner les fidèles de l’Eglise Réformée de Dieu Aucun Malade.

Riche en proverbes locaux, la prose bondissante et imagée de Marguerite Abouet colle à merveille à un récit amusant, qui n’occulte pas les problématiques ivoiriennes. Le dessinateur Clément Oubrerie sait formidablement donner vie à ces villages africains et aux personnages qui les peuplent. Ils construisent tous deux progressivement une oeuvre touchante et fraîche, dont on ne parvient pas à se lasser.

Achetez Aya de Yopougon #5 sur Amazon.fr