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4 Comments

« Aya de Yopougon » ambiance (tout) doucement le grand écran

15 juillet 2013 |

Héroïne d’une série dessinée, l’Ivoirienne Aya de Yopougon s’anime au cinéma : ses créateurs Marguerite Abouet et Clément Oubrerie ont tiré de ses deux premières aventures un long-métrage. Pour un résultat très « ancienne mode », pas tout à fait exaltant.

aya_afficheElle est sage, Aya. Alors que ses copines ne pensent qu’à danser, elle ne veut qu’étudier, pour devenir médecin. À Yopougon, quartier populaire d’Abidjan, elle gère les déboires d’une amie enceinte, découvre la double vie de son père. Et refuse énergiquement de se laisser marier au fils du patron de son géniteur, un nigaud fini. L’attachante jeune femme — qui encourage généreusement son entourage à aller à l’école, à trouver sa voie — est l’héroïne d’Aya de Yopougon, formidable saga scénarisée par Marguerite Abouet et dessinée par Clément Oubrerie (dont les deux premiers tomes font l’objet d’une nouvelle édition).

À l’écran, l’épopée africaine commence par étonner : le spectateur est plongé dans une vieille publicité en prises de vue réelles… que sont en train d’admirer Aya et sa famille. Voilà la bonne idée du film, mêler des éléments « d’époque » (récurrents) qui plongent dans le quotidien des personnages. Et apportent un vrai « shoot » d’humour au film. Heureusement, car la fantaisie de la série semble ici comme éteinte.

Il y a bien sûr le langage, toujours fleuri, qui cueille merveilleusement les oreilles habituées à un français métropolitain. Mais la chatoyance du dessin et des couleurs ne ressort pas de la même façon : le graphisme pâtit d’une animation quasi soviétique, figée, saccadée. Volontairement ? Quelques effets comiques pourraient en attester, mais certaines scènes se révèlent presque catastrophiques. Comme cette balade dans un marché bondé — si l’on en croit la bande-son bruyante —, mais totalement vide de badauds, si l’on se fie à ses yeux…

Cette option « vintage » assez radicale n’ôte cependant pas tout charme au long-métrage. Les comédiens choisis (Aïssa Maïga dans le rôle d’Aya, Tella Kpomahou dans celui de Bintou, Tatiana Rojo dans celui d’Adjoua, Jacky Ido dans une demi-douzaine de rôles masculins…) donnent efficacement corps aux personnages. La musique irrigue le film, lui apportant un rythme bienvenu. Pas de quoi, au final, enthousiasmer le lecteur d’Aya. Mais une possibilité, certainement, de faire connaître aux spectateurs l’attrait certain de la bande dessinée.

Laurence Le Saux

aya

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Aya de Yopougon
Réalisé par Marguerite Abouet et Clément Oubrerie.
Avec les voix de Aïssa Maïga, Tatiana Rojo, Tella Kpomahou, Jacky Ido, Emil Abossolo-Mbo, Eriq Ebouaney…
Long-métrage d’animation. Durée : 1h24.
En salles le 17 juillet 2013.

Images © Autochenille Production.

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Aya de Yopougon Bande-annonce par toutlecine

Commentaires

  1. Francois Pincemi

    Une animation de type communiste, réalisée avec des moyens limités. C’est dommage, Aya était une bonne BD, dommage que l’adaptation en dessin animée ne semble pas à la hauteur, mais Monsieur Oubrerie s’en moque, car il publie la Bd de l’été dans Libération sur le thême de la séduction (le mâle dominant). Un nouveau bide ciné pour Sfar?

  2. Francois Pincemi

    Le lilm n’est même pas dans le top-ten du box-office de la semaine où il est sorti, je sens qu’un gros bouillon s’annonce….

  3. Philippe Derain

    « Une animation de type communiste »
    L’anticommunisme d’arrière garde de Pincemi a encore frappé, ça ne veut rien dire « Une animation de type communiste », surtout pour dénigrer ( pendant 50 ans l’animation dans les pays de l’est a été la meilleure du monde).

    « Un nouveau bide ciné pour Sfar? »
    Sauf que Sfar n’a rien à voir là-dedans, il n’est pas au générique, ne signe rien. Ce n’est pas un bide puisque le film est très réussi, mais la croisade anti-bobo de Pincemi diffuse son fiel une nouvelle foi.

    (ce commentaire a été modéré – merci d’éviter insultes et attaques personnelles – LA RÉDACTION)

  4. Francois Pincemi

    Monsieur Derain, savez vous lire les lettres?  » le graphisme pâtit d’une animation quasi soviétique, figée, saccadée. « , c’est dans l’article de Madame Le Saux. Faites vous une différence entre une animation quasi soviétique, figée, saccadée et une animation de type communiste, pour reprendre mon expression? Savez vous mieux lire les chiffres? Après trois semaines d’exploitation en France, on a pas encore atteint les 100 000 entrées…. Enfin, pour l’implication de Sfar dans ce DA, il me semble qu’il a d’abord été éditeur de cette bonne BD. Et dans le dernier Casemate, il y a une interview qui explique que c’est lui qui est allé convaincre les producteurs de financer le projet.
    Ne me remerciez de rien, Monsieur Derien ou Derain!

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